L'idée de recevoir l'aide médicale à mourir ailleurs qu'à la maison ou à l'hôpital fait débat au Québec depuis quelques semaines. La ministre Sonia Bélanger a même annoncé son intention d'interdire la commercialisation de ce soin de santé. Pour certaines personnes, l'hôpital ou la maison ne sont toutefois pas des lieux adéquats pour mourir dans la dignité, selon ce que raconte Nathalie Fournier, une auditrice du 15-18. Même si le débat est complexe et délicat, elle croit fermement à l'idée de trouver un lieu tiers pour recevoir le soin.
La mère de Nathalie Fournier a reçu la confirmation à l’automne 2020 qu’elle était admissible à l’aide médicale à mourir. Son mari n’étant pas à l’aise avec l’idée qu’elle meure à la maison, il n’y avait que très peu d’options.
« Je ne [voyais] pas ma mère mourir à l’hôpital; elle n’a jamais été hospitalisée. »
Qui plus est, les soins palliatifs de l’hôpital où elle était traitée étaient donnés dans un hôtel près de l’autoroute 15, à Laval, et quelques jours avant la date, l’unité était pleine. La mère de Mme Fournier devait donc repousser la date de sa mort.
Dans cette entrevue, Nathalie Fournier raconte le parcours du combattant qu’elle a dû mener pour trouver un endroit calme, serein et adéquat pour que sa mère puisse mourir dans la dignité.
Après avoir fait appel à des maisons palliatives, des résidences pour personnes âgées et même des hôtels, Mme Fournier a finalement vu ses démarches porter ses fruits pour trouver l'endroit où sa mère pourrait partir en paix, mais non sans effort. La famille garde secret encore aujourd’hui l'emplacement de ce lieu.
Je n’ai aucun regret
, insiste-t-elle, au micro d’Annie Desrochers.