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Les aires protégées au Québec : Entrevue avec Jérôme Dupras, professeur à l'UQO

Un paysage de montagnes
Les monts Chic-Chocs, au Bas-Saint-Laurent, font partie des nouveaux territoires qui ont été protégés par le gouvernement du Québec.PHOTO : Radio-Canada / Sandra Fillion
Le 15-18, ICI Première.
Le 15-18Publié le 14 janvier 2021

Dans une lettre publiée dans les médias, l'artiste Richard Desjardins soutient que l'objectif de 17 % d'aires protégées atteint par le Québec est de la « fraude intellectuelle », car seulement 1 % de ces terres se trouvent dans le sud de la province. S'il convient du caractère facile de la protection accordée aux territoires nordiques, le professeur Jérôme Dupras, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique, croit qu'il faut tout de même applaudir cette réussite.

Il souligne que le Québec est la deuxième province, après la Colombie-Britannique, à atteindre l’objectif international de protéger 17 % de son territoire d’ici 2021.

Il s’agit d’une bonne nouvelle, selon Jérôme Dupras, mais il ajoute qu’il est plutôt facile de protéger de grands pans de territoire dans les contrées reculées. Le prochain défi du gouvernement, celui de protéger 30 % de son territoire d’ici 2030, devra, cette fois-ci, intégrer des aires près des zones habitées, croit le professeur. C’est là qu’on pourra essayer de rattraper le chemin dans la protection qui doit être faite dans le sud du Québec, dit-il.

Cela risque d’être plus complexe, compte tenu de la présence de villes et des terres agricoles, sans toutefois être impossible, selon Jérôme Dupras. Il rappelle que le Québec a très bien réussi à protéger son territoire agricole en adoptant une loi en 1978.

Le spécialiste explique qu’il faudra adopter une stratégie différente dans le sud. Au lieu de protéger de grands espaces, le gouvernement devra cibler de petits territoires névralgiques, comme certaines montagnes en Montérégie, puis essayer de les relier entre eux par des corridors écologiques.

Pour Jérôme Dupras, il est essentiel que le Québec revoie sa politique nationale d’aménagement du territoire de façon à freiner l’étalement urbain. Il doit aussi voir la protection de l’environnement comme un levier économique plutôt que comme un frein au développement.