Le témoignage touchant de la duchesse de Sussex, Meghan Markle, dans la presse américaine pourrait faire avancer les mentalités et progresser l'accompagnement des couples qui subissent l'arrêt soudain d'une grossesse. Annie-Ève Gratton, accompagnatrice en deuil périnatal et fondatrice de Bedonzen, apporte des explications sur les tabous qui entourent la fausse couche (ou deuil périnatal) dans notre société.
Elle rappelle qu’une grossesse sur cinq se termine par une fausse couche précoce ou tardive, un événement très fréquent et pourtant pas banal pour ces couples qui souhaitent un enfant. Ce deuil reste un tabou dans notre société, qui valorise le contrôle et la réussite.
« C’est difficile quand on est dans le deuil d’aller demander de l’aide. »
Même à l’hôpital où le diagnostic est posé, l’accompagnement des couples reste minimal, et les familles sont souvent invitées à vivre leur traumatisme en privé. Selon cette spécialiste qui conseille les familles endeuillées, l’inconfort est souvent très important chez les proches qui ne savent pas comment entendre la détresse, alors même que les personnes touchées ont ce besoin d’en parler.
« Si l’on ne sait pas quoi dire, on peut avoir le cœur, les bras, les oreilles ouverts pour laisser raconter le deuil qui est vécu. »