Partout au Québec, des élèves sont contraints de passer 14 jours à la maison parce qu'ils ont contracté la COVID-19 ou qu'ils ont été en contact avec une personne infectée. Cela inquiète le psychologue et spécialiste de la réussite scolaire Égide Royer, qui presse le personnel enseignant de faire un suivi auprès des élèves en difficulté qui se trouvent dans cette situation.
Égide Royer estime que tous les élèves à la maison n’ont pas besoin du même type de soutien. Un jeune d’un milieu favorisé et qui n’a aucun retard d’apprentissage n’aura pas besoin d’un suivi serré, contrairement à un enfant de milieu défavorisé qui a un retard d’apprentissage et un problème d’attention. Moi, si j’étais un enseignant et que j’avais un élève qui est pauvre lecteur et qui est en situation de COVID à la maison, je ferais un suivi plus particulier avec lui, quitte à me faire aider par l’orthopédagogue, affirme le psychologue. On ne peut pas dire qu’on envoie seulement du travail à la maison pendant deux semaines.
Pour lui, il est impensable qu’un élève en difficulté soit laissé à lui-même pendant deux semaines.
« Je vais au-delà des politiques du ministère ou des exigences syndicales. Ça relève du gros bon sens : je n’ai pas à pénaliser un enfant, surtout s’il est en difficulté, parce que le pur hasard a fait qu’il a attrapé la COVID. »
Égide Royer précise qu’il n’est pas nécessaire de tout enseigner à distance. La lecture et l’écriture sont, à son avis, les deux matières où il faut éviter à tout prix une accentuation du retard.