Le plagiat a connu un gain de popularité depuis le début de la crise du coronavirus, mais ce n'est pas nécessairement à cause de l'enseignement à distance, selon Sébastien Béland, professeur agrégé au Département d'administration et fondements de l'éducation de l'Université de Montréal.
Il y a des modèles théoriques qui montrent que plus l’anxiété est élevée, plus l’incertitude est élevée, plus on change notre rapport à la tricherie
, explique le spécialiste.
Lui-même a eu affaire à quelques cas de plagiat dans ses cours à la session d’hiver. Ce qui est étonnant, c’est que les étudiants étaient eux-mêmes sincèrement étonnés d’avoir plagié
, note-t-il.
Selon Sébastien Béland, les étudiants ne sont pas tous au courant de ce qui peut constituer de la tricherie. On définit en général le plagiat comme étant l’appropriation d’une idée d’une autre personne sans lui donner le crédit de cette idée-là
, précise le professeur.
Il arrive donc que des étudiants reprennent des propos dans leurs travaux sans en citer correctement l'auteur, d’où l’importance, pour Sébastien Béland, de bien expliquer aux jeunes la marche à suivre pour éviter de plagier.
Un lien entre plagiat et évaluation
On ne va pas se cacher que, dans certains programmes, il y a un climat de compétition, et je pense que c‘est assez clair que ce climat de compétition contribue à la tricherie
, soutient Sébastien Béland.
Le professeur croit qu’il faut transformer les méthodes d’évaluation pour se concentrer sur le processus d’apprentissage plutôt que sur un résultat.