La pandémie de COVID-19 a permis de mettre en lumière les nombreuses inégalités qui subsistent dans la société québécoise, notamment en matière d'accès à Internet. Or, toutes ces inégalités sont étroitement liées et s'attaquer à la précarité financière et au décrochage scolaire, par exemple, serait une façon de combler le fossé numérique, selon Dominic Cliche, conseiller en éthique à la Commission de l'éthique en science et en technologie.
Quand on parle de fracture numérique, on parle en fait des inégalités qui existent entre des individus, entre des groupes ou entre certains territoires par rapport à l’accès à Internet
, précise Dominic Cliche.
Il souligne qu’il n’y a pas que les régions éloignées qui sont victimes de cette fracture numérique : même dans les grands centres urbains, l’accès à Internet est inégal. En ville, ce n’est pas tant l’absence d'un réseau haute vitesse que la pauvreté, le manque d'éducation ou les handicaps cognitifs qui empêchent certaines personnes de profiter des avantages du numérique.
Or, aujourd’hui, être branché, c’est une exigence d’une vie qu’on qualifierait de normale
, soutient Dominic Cliche. Il rappelle que plusieurs services publics sont désormais offerts en ligne seulement et qu’Internet est également une source importante d’informations.
« Quelqu’un qui n’a pas d’accès décent au web, aujourd’hui, c’est un facteur d’exclusion sociale pour cette personne. »
Dominic Cliche estime donc qu’il est plus que temps de s’attaquer à la fracture numérique, en commençant par les inégalités sociales qui en sont la source : On peut espérer que l’occasion soit saisie pour lutter contre ces inégalités, notamment en matière numérique. Cela dit, même s’il est important de combler cette fracture numérique, il ne faudrait pas non plus perdre de vue que cette fracture se superpose sur d’autres inégalités sur lesquelles on peut avoir intérêt à agir en premier lieu, avant de mettre l’accent strictement sur des mesures d’accès à Internet.