La photographe Julie Artacho milite depuis plusieurs années pour une meilleure représentation de la diversité corporelle. Récemment interviewée pour un dossier du magazine L'actualité sur la grossophobie, elle lutte coûte que coûte contre les préjugés envers les gens en surpoids.
Selon Julie Artacho, la grossophobie englobe la discrimination et l’oppression que subissent les personnes grosses ainsi que la peur de devenir gros.
La photographe se fait elle-même un devoir de prendre en photo des modèles dont les corps ne correspondent pas à nos normes. C’est possible d’habituer notre œil à d’autres types de beauté
, croit-elle.
Elle estime cependant que le changement de mentalité est long à se concrétiser, particulièrement dans le domaine du cinéma. Elle déplore que les actrices et acteurs en surpoids soient confinés à des personnages stéréotypés et qu’ils n’aient accès à des premiers rôles que lorsque leur poids a une importance dans la trame narrative. Debbie Lynch-White a enfin des rôles qui n’ont aucun rapport avec son poids et je trouve ça extraordinaire. Mais habituellement, pour tous les personnages gros, leur histoire est liée à leur poids
, affirme Julie Artacho.
Peut-on être en surpoids et en santé?
La photographe reproche aussi à la société d’associer le surpoids à une mauvaise santé. Or, elle soutient qu'il arrive qu’une personne soit grosse même si elle a de bonnes habitudes de vie : Moi, j’ai été grosse toute ma vie et ma mère était professeure d’éducation physique. Donc, je n’ai pas grandi en ne faisant rien.
« L’important, ce sont les bonnes habitudes de vie, parce qu’à un moment donné, le poids, tu ne peux pas complètement le perdre si tu en as pris. »