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Bienvenue à l'Enfer… le paradis des livres interdits

Le 15-18, ICI Première.
Audio fil du mercredi 24 avril 2019

Bienvenue à l'Enfer… le paradis des livres interdits

Le livre Promenade en enfer : Entrevue avec Pierrette Lafond, ethnologue

Des rayons de livres anciens.
La section Enfer de la bibliothèque du Séminaire de QuébecPHOTO : Joan Fontcuerta/Les éditions du Septentrion
Le 15-18, ICI Première.
Le 15-18Publié le 26 avril 2019

L'Enfer, c'est le nom qui était donné à la section des livres mis à l'index dans les bibliothèques. Cette section existe encore à la bibliothèque du Séminaire de Québec, au grand plaisir de l'ethnologue Pierrette Lafond, qui est allée fouiller parmi les trésors longtemps interdits.

L’Enfer de la bibliothèque du Séminaire de Québec comporte de nombreux rayons de livres interdits provenant de toutes les époques. C’était un panorama de 400 ans de censure que j’avais devant les yeux!, s’exclame l’ethnologue.

Fondée en 1663, la bibliothèque du Séminaire de Québec a connu plus d'une vague de censure. C’est vraiment un patrimoine livresque qui peut servir de mémoire et de miroir pour l’histoire du Québec, observe Pierrette Lafond.

Le plus vieux volume qui se trouve dans l’Enfer de cette bibliothèque date de 1660, et le plus récent, de 1920. Quand on se promène dans ce corpus, on est vraiment comme dans un voyage dans le temps, décrit l’ethnologue. On est avec les huguenots qui sont interdits, ici, à l’époque de la Nouvelle-France, on est avec les protestants qui arrivent après la Conquête, on est avec les philosophes des Lumières.

Au fil des époques, se sont retrouvés en Enfer les ouvrages qui allaient dans le sens contraire de la morale ou de la religion, ceux qui étaient considérés comme obscènes ou qui parlaient des autres religions, même chrétiennes.

Peu d’érudits avaient accès à cette riche collection fermée à clé. Le censeur veillait jalousement, indique Pierrette Lafond. Lorsque l’Université Laval a été fondée, elle est devenue responsable de la bibliothèque et de son contenu. Les étudiants et professeurs qui voulaient consulter les livres interdits devaient demander l’autorisation au recteur lui-même, et l’accès ne leur était pas garanti.

Il faudra attendre le concile Vatican II, en 1962, pour que le système de censure imposé par l’Église catholique prenne fin au Québec.

Aujourd’hui, ceux qui veulent explorer les trésors de l’Enfer de la bibliothèque du Séminaire de Québec peuvent en faire la demande au Musée de la civilisation de Québec, qui gère toutes les collections depuis 1995.