On compare souvent la pandémie de COVID-19 à la crise de la grippe espagnole qui a frappé la planète en 1918. Dans les deux cas, le gouvernement du Québec a pris la décision de fermer les commerces afin de freiner la propagation du virus. Mais, contrairement aux mesures sanitaires en place aujourd'hui, celles adoptées en 1918 n'ont été que de courte durée, comme le raconte l'historien Jonathan Livernois.
Au Québec, ce sont 14 000 personnes qui ont succombé à la grippe espagnole. Au mois d’octobre 1918, on comptait de 150 à 200 décès par jour.
Les autorités n’ont pas tergiversé longtemps avant d’adopter des mesures pour faire face au problème, selon Jonathan Livernois : Au début, on était un peu confus, mais, assez rapidement, on a compris ce qui se passait et, le 8 octobre, c’était le confinement à Québec. Trois jours plus tard, Montréal fermait, à son tour, les écoles et les commerces.
Malgré la célérité des autorités, cela n’a pas été suffisant pour aplatir la courbe
. Il y a eu un pic extraordinaire, puis ça s’est calmé rapidement au début du mois de novembre
, indique Jonathan Livernois.
La grippe espagnole est vite devenue chose du passé. Par exemple, la menace latente du virus n’a pas empêché la population de célébrer en foule la signature de l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale.
Et, à en croire les éditions du Devoir et de La Presse publiées les 24 et 31 décembre 1918, les célébrations des Fêtes n’ont pas été annulées, comme le rapporte Jonathan Livernois : C’était business as usual. Les pages étaient remplies de publicités de grands magasins. On semblait avoir oublié que, deux mois plus tôt, de 150 à 200 personnes mouraient chaque jour.