Les francs-maçons, au cœur de théories du complot depuis des siècles
Publié le 25 août 2020
En raison de leur nature secrète, les francs-maçons ont souvent suscité la méfiance des autorités et de la population. Ils ont donc été des cibles de choix pour les théories conspirationnistes de toutes sortes. « On a longtemps accusé les francs-maçons d'être une société secrète manipulant le monde », affirme l'historien Jonathan Livernois.
Que ce soit lors de l’affaire Dreyfus ou à l’époque du gouvernement de Vichy, les francs-maçons ont souvent eu la vie dure en France. Mais ils étaient aussi stigmatisés au Québec.
La première loge maçonnique à avoir vu le jour dans la province a été fondée en 1752, à Montréal. Après la Conquête, les loges se sont multipliées dans la ville. La plupart étaient anglophones et accueillaient d’éminents personnages comme Peter McGill et John Molson. La loge Émancipation était quant à elle francophone et, parmi ses membres, on comptait notamment l’auteur et maire de Montréal Honoré Beaugrand.
Pour devenir franc-maçon, il suffisait de croire au Grand Architecte de l’univers
. Contrairement aux Chevaliers de Colomb – un ordre catholique et conservateur ayant, lui aussi, ses rites secrets, ses signes et ses œuvres caritatives –, les francs-maçons étaient de grands libéraux et de farouches défenseurs de la libre-pensée.
C’est, entre autres, pour cette raison qu’ils ont aussi souvent fait l’objet de répressions. Ils se sont vite mis à dos le clergé catholique en prônant, par exemple, l’éducation obligatoire.