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L’époque où Radio-Canada était (supposément) un repaire de communistes

Debout devant une carte du monde,l'animateur de l'émission Point de mire, René Lévesque est appuyé au dossier d'une chaise.
L'animateur de Point de mire, René Lévesque, le 9 décembre 1956PHOTO : André Le Coz/Radio-Canada
Publié le 9 septembre 2019

Dès sa création dans les années 50, la télévision de Radio-Canada a été associée au mouvement communiste par différentes personnalités de la droite. Si l'historien Jonathan Livernois met en doute la pertinence de cette association, il n'hésite pas à souligner la participation du radiodiffuseur public au vent de réformisme qui commençait à souffler sur le pays à l'époque.

Jonathan Livernois compare la télévision à un haut-parleur pour les idées. Radio-Canada a ainsi contribué à la diffusion massive de toutes sortes de courants de pensée. On pouvait bien écrire des essais, on pouvait bien écrire des articles, mais là, on avait 500 000 personnes capables d’écouter toutes ces idées, affirme l’historien.

Dès le départ, on a associé Radio-Canada aux communistes. En 1956, le maire de Montréal, Camillien Houde, affirmait : Tous les gauchistes sont à la télévision, c'est-à-dire à Radio-Canada.

Un de ceux qui ont le plus crié ça sur tous les toits, c’est l’historien Robert Rumilly, qui a publié en 1956 un pamphlet paranoïaque intitulé L’infiltration gauchiste au Canada français, mentionne Jonathan Livernois. C’est un essai dans lequel il essayait de montrer à quel point tout le Québec était infiltré par de dangereux gauchistes.

Il rapporte les paroles de cet historien, qui aurait affirmé que les gauchistes de Radio-Canada forment un family compact accaparant l’assiette au beurre et ne laissant aucune miette aux autres.

Robert Rumilly reprochait au radiodiffuseur public de mettre à l’antenne toujours les mêmes personnes : René Lévesque, Judith Jasmin, Gérard Pelletier, André Laurendeau, Pierre Elliott Trudeau, etc.

Vous savez, il n’a pas tort sur une chose : les figures, effectivement, étaient souvent les mêmes, affirme Jonathan Livernois. Mais c’est normal, car il n’y avait pas beaucoup de gens; la télévision venait de naître. C’est un métier qui se créait. On avait besoin d’auteurs, de gens qui savaient s’exprimer.

À cette époque, c’est la droite qui était au pouvoir, mais elle commençait à perdre son erre d’aller. Ces gens ne faisaient plus le poids devant un certain mouvement réformiste, croit Jonathan Livernois.

Les intellectuels de droite comprenaient moins bien l’importance de la télévision, selon l’historien. Maurice Duplessis lui-même refusait de s’exprimer sur les ondes de la télévision publique.

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