Sous le parterre devant l'hôtel de ville de Montréal se cache 1 million de photographies et l'équivalent de 4 kilomètres de documents, bien gardés dans une chambre forte. C'est là que la Ville de Montréal conserve ses précieuses archives, des trésors que Jean-François Nadeau et Annie Desrochers ont eu la chance de consulter, en compagnie du chef de la section des archives à la Ville de Montréal, Mario Robert.
Pour l’historien Jean-François Nadeau, les archives permettent de trouver des réponses à des questions que l’on se pose dans le présent : « On les regarde avec nos yeux d’aujourd’hui. C’est pour ça que c’est toujours à réécrire. Il y a toujours quelque chose de nouveau dans le vieux. »
Voici quelques-uns des trésors de la chambre forte des archives de Montréal :
Le couple de Canadiens
L’image, bien connue, se retrouve dans de nombreux livres d’histoire.
Son original est une aquarelle peinte entre 1750 et 1780, dont l’auteur est inconnu. La peinture a été retrouvée dans un livre de messe appartenant à un missionnaire décédé vers 1880.
Les trois nations autochtones
Dans le même livre de messe ont été retrouvées trois autres images, représentant chacune un couple d’Autochtones d’une nation différente : Algonquins, Abénaquis et Hurons.
Il s’agit des archives préférées de Mario Robert. « Ça montre comment ces trois nations sont totalement différentes, ne serait-ce qu’au niveau de leurs habits », dit-il.
« Moi, ce qui m’a toujours fasciné là-dedans, c’est que l’artiste a pris la peine d’écrire "Algonquine, Algonquin", "Abénaquise, Abénaquis", "Huronne, Huron", ajoute l'archiviste. Il a pris la peine d’identifier les femmes. »
Le document fondateur du parc du Mont-Royal
Par ce document rédigé le 2 mars 1872, des propriétaires autour de la montagne ont demandé à l’administration municipale de créer un parc sur le mont Royal pour faire cesser l’abattage d’arbres.
« Dans le fond, c’est le document fondateur du parc du Mont-Royal », indique Mario Robert.
La signature de Jeanne Mance
Ce document est un acte notarié par lequel Madame de Bullion, anonyme à l’époque, a remis 20 000 livres à Jeanne Mance en 1659 pour l’Hôtel-Dieu de Montréal. Il s’agit de l’un des rares documents que l'on a conservés de Jeanne Mance. On y voit d’ailleurs sa signature, « la signature d’une illettrée », fait remarquer Jean-François Nadeau.
« Jeanne Mance va avoir la mauvaise idée de remettre l’argent à de La Dauversière, qui, dans sa faillite, va perdre l’argent, et ça va se retrouver dans les coffres du roi », raconte Mario Robert.
Mais pour les Hospitalières, ce document représente surtout le contrat de fondation de leur ordre, grâce auquel les premières Hospitalières sont arrivées à Montréal, précise-t-il.