Alors que le taux de chômage est de 6,6 % chez les hommes, au Québec, il est de 9,7 % chez les femmes. Celles-ci sont particulièrement touchées par les mesures de confinement prises pour endiguer la pandémie de coronavirus. Une situation que dénonce l'ex-présidente de la Fédération des femmes du Québec et ex-députée Françoise David.
Dans une précédente version de ce texte, il était indiqué que les taux de chômage étaient respectivement de 6 % chez les hommes et de 10 % chez les femmes. Or, ils sont plus précisément de 6,6 % chez les hommes et de 9,7 % chez les femmes, selon les données de Statistique Canada pour le mois de mars 2020.
Elle souligne que la majorité des emplois perdus se trouvent dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et du commerce de détail, là où les femmes sont les plus nombreuses. En fait, si on veut être clair, neuf femmes sur dix travaillent dans les services au Québec, et, la plupart du temps, ce sont des services où on s’occupe des gens
, observe Françoise David.
Elle ajoute que les femmes sont aussi nombreuses parmi le personnel au front en cette crise du coronavirus : infirmières, préposées aux bénéficiaires, médecins.
L’ex-politicienne souligne également l’important travail des auxiliaires familiales, ces travailleuses de la santé qui se rendent à domicile pour offrir des soins et des services à des personnes non autonomes. J’ai eu un cri du cœur d’une auxiliaire familiale de mon entourage qui trouve qu’on ne parle jamais d’elles
, précise-t-elle.
« Je pense qu’au Québec, on est en train de redécouvrir la beauté des services publics. »
Françoise David souhaite que l’importance de ces travailleuses ne soit pas oubliée lorsque la crise sera résorbée et qu’elles puissent recevoir un salaire plus juste.
L’ex-politicienne fait remarquer que les secteurs qui reprendront leurs activités en premier sont ceux où les hommes sont très largement majoritaires. On répète toujours le même scénario : l’économie importante, c’est le mineur, c'est le gars de la construction, avec de bons salaires, et on va se dépêcher de la relancer. Moi, j’aimerais qu’on pense à toutes ces travailleuses qui donnent des services aux gens, dans le privé, car celles du public sont déjà au front.
Françoise David se demande pourquoi les massothérapeutes, les travailleuses sociales, les psychologues ne sont pas jugées aussi essentielles que les mineurs et les menuisiers.
Elle souligne que les travailleuses de ces secteurs largement féminins sont souvent plus scolarisées que les travailleurs des secteurs essentiels plus masculins, mais qu’elles sont payées moins cher qu’eux.