« L'odeur du gazon qu'on vient de couper est un parfum extraordinaire. Je dirais que c'est un parfum parfait. » C'est de cette manière que l'horticulteur Albert Mondor commence ses éclaircissements sur cette graminée que l'on tient pour acquise et qu'on croit – à tort! bien connaître.
Le gazon est une monoculture, formée de la graminée poa pratensis L., le pâturin du Kentucky, et d’autres plantes du Midwest américain, dont la fétuque et l’ivraie. La fétuque est extrêmement résistante au manque de soleil et au piétinement. On peut donc la combiner à d’autres graminées pour en faire une pelouse plus forte.
Un peu d’histoire
La culture du gazon s’est principalement développée vers la fin de la Renaissance avec les grands jardins royaux et les grandes propriétés des nobles. La tondeuse est apparue en 1827. Avant, les animaux broutaient la pelouse. Ainsi, les graminées ont évolué avec les animaux qui les broutaient. « Le gazon s’est développé pour résister à ce stress », explique Albert Mondor.
« Au début du 20e siècle, tout le monde rêvait d’avoir sa pelouse. Après la Deuxième Grande Guerre, elle est devenue un objet de convoitise, un symbole de puissance et de richesse. »
L’industrie du gazon aux États-Unis
- Cette industrie génère 31 milliards de dollars par année.
- Près de 70 % de l’eau utilisée dans les résidences américaines sert à arroser pelouse et jardin.
- Chaque fin de semaine, 54 millions d’Américains et 3 millions de Canadiens se mettent à la tondeuse, ce qui représente une consommation annuelle de 3 milliards de litres d’essence.
Une plante tenace et diversifiée
Le bourgeon du gazon est très près du sol, contrairement à celui des arbres, qui se trouve à l’extrémité de la branche. Voilà pourquoi le gazon repousse rapidement après la tonte.
Le gazon se reproduit grâce à ses racines et aux stolons, les tiges qui poussent en rampant. La graminée qui produit le plus de stolons est le chiendent, cette plante envahissante.
Les graminées sont très sensibles à la sécheresse, mais elles reviennent à la vie sans problème. Leur période de dormance étant l’été, elles sont mal adaptées à la chaleur et préfèrent un climat frais. « C’est pour ça qu’on fait les semis de gazon au printemps », explique Albert Mondor.
L’horticulteur n’aime pas le gazon synthétique et propose à la place de poser une pelouse formée de gazon naturel diversifié (du trèfle, du thym, des pensées), donc résistant aux piétinements.