Cinq Inuits, dont l'ancien premier ministre du Nunavut, Paul Quassa, poursuivent le gouvernement fédéral, car ils disent avoir fait l'objet, sans leur consentement, d'expériences scientifiques dans les années 60 et 70. Dans la poursuite, les plaignants affirment s'être fait greffer des morceaux de peau appartenant à d'autres personnes.
Certains d'entre eux affirment avoir été forcés de rester immobiles à l'extérieur pendant que les chercheurs mesuraient l'effet du froid sur leur corps. Ces travaux de recherche avaient été menés par les universités de l'Alberta, du Manitoba ainsi que par l'Université McGill, à Montréal.
Plusieurs documents et rapports de recherche attestent que les expériences ont eu lieu, comme le rapporte Yves Gingras, historien des sciences, à Université du Québec à Montréal. Par contre, l’existence ou non d’un consentement éclairé de la part des sujets est encore à prouver en cour.
Ce qui est en cause selon M. Gingras est plutôt [...] lorsqu’on fait des expériences sur les humains, est-ce qu’on leur a expliqué les conséquences? Est-ce qu’on a eu un consentement averti ?
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En effet, l’historien explique que les principes d’éthique présents aujourd’hui dans l’élaboration de recherche n’étaient pas développés et formalisés de la même façon à l’époque. Par contre, les années 60 et 70 voyaient l’émergence de ce genre de débat, mais celui-ci n’incluait pas les peuples autochtones.
« En 1968, on considérait les gens qui vivaient dans des conditions différentes du Nord-américain typique comme étant le fruit de l’évolution appelée à disparaître. Donc, comme étant des sociétés primitives. C’est sûr qu’on les traitait de façon différente [...], c’est évident à la lecture des documents. »