La mise en veille des activités économiques provoquée par la menace de la COVID-19 a fait diminuer le bruit des grandes villes. Elle semble également avoir eu un effet sur le niveau sonore des océans. Quel est-il? Le journaliste en environnement Étienne Leblanc s'est entretenu avec des spécialistes.
La pandémie est une occasion unique pour les chercheurs d'étudier les conséquences de la pollution sonore et du trafic maritime sur les écosystèmes marins.
Il y a plusieurs années, l'Ocean Networks Canada de l'Université de Victoria a installé des sondes au large des côtes de la Colombie-Britannique. D'après les données prélevées, les scientifiques estiment que le bruit sous l'eau, les basses fréquences plus particulièrement, a diminué de 15 % entre janvier et mars 2020.
Pouvons-nous mesurer les effets concrets d’une telle réduction de bruit? Selon David Barclay, bioacousticien marin et professeur d'océanographie à l'Université Dalhousie à Halifax, il est certain que cela a une portée positive sur les populations animales des océans, mais il est trop tôt pour se prononcer sur la nature de ces effets.
« Il y a une grande variété d'effets. Bien sûr, un bruit très très fort peut causer des dommages physiques aux animaux comme aux humains. On sait que des bruits moins forts mais très fréquents peuvent causer la perte d'audition, comme chez l'humain. Et on sait aussi que le bruit peut changer le comportement des animaux sous-marins et ça peut causer du stress. »