Utilisation des drogues psychédéliques : un pas en avant de Santé Canada
Publié le 18 décembre 2020
La recherche sur l'utilisation des drogues psychédéliques ou hallucinogènes dans le traitement de certaines maladies mentales n'est pas nouvelle, mais un pas vient d'être franchi par Santé Canada pour autoriser l'utilisation future de certaines substances sous supervision médicale.
En plus des essais cliniques qui sont en dernière phase dans plusieurs pays du monde, Santé Canada vient de manifester son intention de réviser les règles pour le programme d’accès spécial aux thérapies psychédéliques.
Le Dr Joe Flanders, psychologue, fondateur de Mindspace, un centre de bien-être à Montréal, et professeur assistant à l’Université McGill, estime que ces drogues psychédéliques, comme la la psilocybine (les champignons magiques) ou la MDMA, autrement dit l’ecstasy, peuvent aider certains patients souffrant de dépression ou de stress post-traumatique.
Ces médicaments vont permettre aux patients d'avoir une nouvelle perspective sur leurs problèmes émotionnels et seront une aide intéressante pour les psychothérapeutes, nous dit le Dr Flanders.
L'administration de ces traitements est très différente d’une prise de pilule quotidienne. Après des séances de préparation, les doses sont administrées au cours d’un nombre limité de séances qui durent de 6 à 8 heures chacune, strictement encadrées par des professionnels. Ces séances de dosage sont suivies de périodes d’intégration, pour consolider l’expérience. Le traitement entraîne des changements en profondeur, souligne le Dr Flanders.
« C’est souvent très puissant. Il y a des participants dans les études qui rapportent que les séances de dosage sont dans le top 5 des expériences les plus importantes de toute leur vie. C’est très intéressant et ça donne beaucoup d’espoir aux gens qui en ont besoin. »
Il existe encore des préjugés par rapport à ces thérapies dont l’histoire est liée aux drogues récréatives en vogue dans les années 60 et 70, remarque le Dr Flanders. Il estime toutefois que le besoin est tellement important que, quand la recherche commence à démontrer l'efficacité de ces substances dans un contexte sécuritaire et contrôlé, les gens seront de plus en plus ouverts à ça.
Dans les prochains mois, certains accès spéciaux seront autorisés par Santé Canada. Il est probable que ces thérapies encadrées seront offertes pour la plupart des patients dans les 2 ou 3 prochaines années.