Le mouvement de dénonciation de masse #MoiAussi a secoué la société et généré de nombreuses conversations sur la violence à caractère sexuel. Pour passer de la réflexion aux actions, l'Université de Moncton a tenu mercredi un atelier sur le consentement, offert gratuitement aux élèves.
« C’est important qu’on ait cette discussion-là partout [mais aussi] parce que l’université c’est un milieu où peuvent naître des situations de violence à caractère sexuel », lance d’entrée de jeu Geneviève Latour, directrice du Centre d’agression sexuelle Sud-Est.
Celle qui a offert l’atelier a invité les participants à se questionner sur le rôle à jouer de l'université, des associations étudiantes et plus largement, de la communauté étudiante dans un changement de culture.
Le souhait, c’est de passer de la culture dite du viol, à la culture du consentement. « Viser la culture du consentement dans la société c’est grand, mais ici sur le campus, c’est vraiment atteignable », souffle l’étudiante à la maîtrise en travail social.
L’objectif est aussi de former, en quelque sorte, des étudiants-ressources. Les étudiants qui participent à ce genre d’atelier peuvent par la suite aiguiller des collègues ou encore signaler des comportements moins acceptables.
Pour voir cette culture du consentement s’installer, il faut également s’entendre sur les définitions. Mme Latour a donc consacré une partie de son atelier à discuter de la signification du concept de « consentement ».
« La culture du viol fait qu’on normalise, qu’on banalise certaines attitudes et certains comportements [...] on pense que ça fait partie de la société et que c’est normal », explique la spécialiste de la violence à caractère sexuelle.
Celle-ci rappelle que de clarifier les définitions permet aussi à certaines de prendre conscience qu’ils ont peut-être été victimes, sans le savoir, de violence à caractère sexuel.
Les participants eux étaient unanimes sur l’importance de tenir un tel atelier. « C’est quelque chose de quand même assez tabou à l’université [...] c’est vraiment important de faire de la prévention », affirme Vanessa Bastarache, étudiante.
« On a besoin d’éduquer les gens [sur le consentement, mais aussi] il y a beaucoup de ressources que les gens ne connaissent pas et qui sont disponibles », a quant à elle fait remarquer Janie Crosnier.