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Début du contenu

On remet les pendules à l'heure sur le don d'organes et de tissus

Un coeur devant des chirurgiens qui font une transplantation.
Il existe plusieurs idées préconçues entourant le don d'organes.PHOTO : getty images/istockphoto / vchal
L'heure de pointe Acadie, ICI Première.
L'heure de pointe - AcadiePublié le 26 janvier 2021

Depuis le 18 janvier, les adultes de la Nouvelle-Écosse sont considérés comme des donneurs d'organes et de tissus potentiels à moins qu'ils signalent leur refus. La province devient la première autorité en Amérique du Nord à faire ainsi. Le gestionnaire du programme de don d'organes en Nouvelle-Écosse, Alain Landry, déboulonne cinq mythes sur la question.

Mythe 1 : entre la vie et la mort, les médecins pourraient sacrifier la vie de la personne qui a signé sa carte de don d’organes

Selon Alain Landry, il s’agit d’un mythe assez courant dans les couloirs des soins intensifs. Il se veut rassurant en affirmant que les médecins canadiens doivent suivre une série de règles sévères de Santé Canada avant de procéder au don d’organes.

Il faut que la personne ait un diagnostic assez grave, une maladie ou une blessure inguérissable. Il faut aussi être sur un support mécanique ou un support artificiel [...] et aussi le prochain critère est vraiment d’avoir une discussion de fin de vie avec la famille. Et qu’il n’y a plus aucun traitement chirurgical ou médical qui pourrait changer la situation.

Mythe 2 : pour donner ses organes, il faut signer une carte quelconque

Je dirais plutôt que c’est une préférence, précise-t-il. Dans le cas des autres provinces canadiennes, comme au Nouveau-Brunswick par exemple, il encourage d’enregistrer ses derniers souhaits. On se retrouve souvent dans des situations où on rencontre des familles et c’est une discussion qui ne s’est jamais produite. On leur annonce une nouvelle catastrophique et ensuite on leur parle de la possibilité des dons d’organes. Ça place les familles dans des situations où on ne sait pas quoi faire, explique Alain Landry

« Lorsque la personne a enregistré une décision sur sa carte de maladie, ça nous donne une certaine direction. »

— Une citation de  Alain Landry, gestionnaire du programme Legacy of Life

En Nouvelle-Écosse, province où le consentement présumé est en vigueur, la situation est différente. Si la personne n’a pas signé sa carte, on considère que le consentement est présumé au don d’organes.

Ça ne change pas le fait que toutes les familles sont approchées pour le don d’organes et font partie de la décision. Le processus est quand même assez transparent et on obtient quand même la décision de la famille.

Un ambulancier porte une glacière bleue pour un don d'organes. Une civière se trouve en avant-plan.

Une loi sur le don d'organes unique en Amérique du Nord a été adoptée à l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse, en 2019.

Getty Images / Aydın Mutlu

Mythe 3 : tout le monde peut être donneur d’organes ou de tissus

Je dirais que c’est vrai pour le don d’organes, il n’y a pas d’âge, on veut que les gens nous appellent quand les critères cliniques sont satisfaits et on détermine si la personne est éligible.

En ce qui concerne le don de tissus, le donneur doit être âgé de moins de 70 ans et doit répondre à certains critères médicaux que l’équipe évalue au moment que la situation se présente.

« À ma connaissance, il n’y a aucune religion qui interdit les dons d’organes. Certaines religions préfèrent consulter avec leur guide spirituel ou religieux avant de prendre une décision. »

— Une citation de  Alain Landry, gestionnaire du programme Legacy of Life

L’orientation sexuelle du donneur n’entre pas en ligne de compte lorsque vient le temps de faire un don d’organes. Lorsqu’on fait des tests de diagnostics et de dépistages, ça ne fait aucune différence, que ce soit à risque élevé ou non. On dépiste pour tout, souligne le gestionnaire du programme du don d’organes en Nouvelle-Écosse.

Mythe 4 : plein de personnes peuvent faire un don d’organes à ma place

Alain Landry trouve cette affirmation intéressante. Il affirme que les dons d’organes sont quand même assez rares.

En 2019, en Nouvelle-Écosse, il n’y avait que 21 donneurs sur une population d’environ un million d’habitants. L’année dernière, Alain Landry note une augmentation de 13 donneurs. Au niveau des dons d’organes, passer de 21 donneurs à 34 est énorme.

Mythe 5 : je ne veux pas donner mes organes parce que je n’ai pas confiance dans la façon dont mes organes seront prélevés

Il se veut rassurant et explique que le don d’organes se déroule comme toute autre chirurgie. La famille est présente jusqu’à la dernière minute, la personne va en salle d’opération et c’est comme n’importe quelle autre procédure. On ne peut pas dire qu’il y a eu une procédure [de don d’organes] sauf pour l’incision.

« Pour les dons de tissus, par exemple si je prends pour la peau, c’est vraiment une couche mince comme une feuille de papier. Ce n’est vraiment pas graphique comme les gens pensent. Ensuite, il y a un pansement d’appliqué, on ne peut rien voir. »

— Une citation de  Alain Landry, gestionnaire du programme Legacy of Life

Il confirme que les gens qui font don de leurs organes peuvent tout de même avoir des funérailles à cercueil ouvert.

Avec les informations d’Amélie Gosselin