Voici deux femmes qui ont su garder la tête haute, assumer leur force autant que leur fragilité, malgré de lourdes épreuves qui ont marqué leur vie respective. Anick Lemay et Guylaine Guay ne souhaitent pas être vues comme des combattantes, seulement comme des femmes qui arrivent à composer avec l'adversité. Ce premier de deux échanges qu'elles ont eus, permet d'apprendre à connaître ces dames au grand cœur.
Cette discussion est marquée du sceau de la franchise. Elles nomment leur souffrance de manière crue et lucide, mais non sans humour, ce qui apporte beaucoup de lumière à leur témoignage.
Accompagner un autiste pour qu’il comprenne la vie
Guylaine Guay, une comédienne qui écrit des livres et anime à la radio, a donné naissance à deux garçons (aujourd’hui âgés de 16 et de 18 ans) aux prises avec un trouble du spectre de l’autisme.
Elle explique qu’il n’est jamais ennuyant d’accompagner deux garçons à traverser la période de l’adolescence. Cela exige beaucoup d’ouverture et d’adaptation de la part des parents.
Guylaine Guay se souvient du choc lorsqu’elle a obtenu la confirmation médicale que son plus jeune garçon, Clovis, était autiste.
« Le premier diagnostic, c’est comme un coup de pelle [en plein visage]. Tu ne t’attends pas à ça, tu ne sais pas ce que ça veut dire, c’est l’inconnu. Je suis allée sur Google pour mieux comprendre. Erreur! J’ai pleuré deux jours. »
Clovis a reçu son diagnostic à 3 ans. Léo, son frère aîné, à 12 ans.
Les 9 mois suspendus d’Anick Lemay
Il y a un peu plus d’un an, la comédienne Anick Lemay, vue dans Mauvais karma, La promesse et Tribu.com, a appris qu’elle avait le cancer du sein. Entre ses traitements, elle a tenu une chronique sur le site du magazine Urbania, exposant sans détour le quotidien d’une personne foudroyée par ce diagnostic effrayant.
https://urbania.ca/auteur/anicklemay/
« J’ai toujours beaucoup aimé mes seins, raconte-t-elle à Guylaine Guay. Ils ont pris plusieurs tailles au fil des années, à l’adolescence, pendant la grossesse, etc. »
Puis, elle évoque le moment où elle a compris que sa vie était complètement chamboulée, que tous ses projets tombaient à l’eau, pour une période indéfinie… à jamais peut-être.
« Je suis sortie de la mammographie avec ma petite jaquette, qui allait devenir mon vêtement préféré, et j’ai vu l’image de mon sein. Il avait l’air d’une boule de Noël, pleine de micro-calcifications, comme de petites étoiles blanches. Ça a l’air bien beau, plein de petites constellations, mais ça n’augurait pas bien. »
Le choc, l’incompréhension et la fatalité
« J’ai appris que j’avais deux cancers dans le même sein. Quand ça arrive, tu fais juste trembler par en dedans. »
En décembre dernier, neuf mois après avoir obtenu son diagnostic, Anick Lemay a reçu son dernier traitement, une très bonne nouvelle puisque cela indiquait clairement que son état s’était amélioré et que l’hormonothérapie qu’on lui avait administrée fonctionnait.
« Je pensais que les anges sur la terre travaillaient en soins palliatifs, mais non, ils ne sont pas que là. C’est la petite madame bénévole qui te donne un café, jusqu’à celle qui t’injecte ta chimio, en passant par l’oncologue qui te dit : "Écoute, on va faire ça pour te sauver la vie. " »