Radio Canada vous propose un retour dans le temps grâce au témoignage de ceux et celles qui ont marqué l'histoire du Festival du Voyageur et qui en sont devenus des ambassadeurs: les Voyageurs officiels.
Pendant la première décennie du Festival du Voyageur, cinq couples se sont succédé comme Voyageurs officiels. Parmi eux figurent Lucien Loiselle et son épouse, Lucienne Beaudry Loiselle (voyageurs officiels 1977-1978). Lucienne est d’ailleurs l’auteur d’un livre sur l’histoire du festival.
« À l’époque on présentait le Voyageur officiel (au masculin) et l’épouse qui accompagnait le voyageur officiel. »
Les mentalités ayant changé depuis l’époque, la notion de parité a amené à ce que l’on parle de familles de voyageurs officiels.
Les débuts de la fête hivernale
Au Collège de Saint-Boniface, le thème du voyageur était très présent dans les activités parascolaires. Ainsi de nombreuses équipes de sports (dont un fameux club de raquetteurs) portaient le nom Les Voyageurs.
« Depuis les années 1940, les pères Jésuites organisaient un carnaval d’hiver. »
Mais l’idée du Festival tel que nous le connaissons aujourd'hui naquit d’une proposition faite à la Chambre de commerce de Saint-Boniface en 1967.
Près d’une quarantaine d’organismes étaient derrière cette nouvelle initiative. Georges Forest était responsable du marketing et il était convaincu que cette nouvelle fête devait reposer sur un personnage. Lucien raconte que : « c’est après une nuit sans sommeil que Monsieur Forest eut l’idée de faire renaître Marie-Anne Gaboury Lagimodière et Jean-Baptiste Lagimodière, premier couple blanc à s’être établi dans l’Ouest canadien ».
La première édition du Festival du Voyageur a eu lieu lors du centenaire de la province du Manitoba en 1970.
Lucienne explique que lorsque son mari fût nommé Voyageur officiel, il entreprît une série de recherches sur le sujet. Il en apprit que les compagnies de fourrure offraient à chaque voyageur une couverture à partir de laquelle on pouvait se confectionner une sorte de capuchon dit « capot ».
« Le premier capot bleu de Lucien est le tout premier capot bleu jamais confectionné. Il l’a encore, et il sera remis au musée pour une exposition. Depuis 1977, il est encore en usage, mais il a bien tenu parce que c’est de la laine. »
Parmi d’autres accessoires vestimentaires traditionnels figure évidemment l’incontournable ceinture fléchée de l’Assomption.
Héritage métis
Avec la venue de La Vérendrye en terres autochtones en 1734 arrivèrent les premiers Blancs d’Europe. Afin de survivre aux hivers rigoureux, les Blancs devaient se rendre dépendants des Premières Nations rencontrées sur place. Ce lien aux populations autochtones donna rapidement naissance aux premiers enfants métis le long de la rivière Rouge.
« Je me suis toujours habillée en métisse parce que je suis métisse. »
L’importance du rôle du voyageur est constamment un sujet de discussion, mentionne Lucien Loiselle. Ces discussions sont importantes pour maintenir un équilibre entre la modernité et la tradition.
Face à la fragilité de cet équilibre, Lucienne Beaudry Loiselle répond: « Faut être capable de maintenir notre patrimoine et véhiculer qui nous sommes tout en incluant tout le monde. »
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