« Je ne peux pas en vouloir aux gens d'aller sur Spotify pour écouter de la musique pour presque rien, mais je peux en vouloir au système qui est en train de nous torturer et de nous tuer de l'intérieur. » Depuis sa sortie médiatisée en 2019 contre les plateformes d'écoute en continu, Pierre Lapointe assure au micro d'Émilie Perreault que rien n'a changé; pire, l'immobilisme dans ce dossier mène les artistes vers une précarité certaine, selon lui.
« Le marché québécois, pour une grande plateforme comme Spotify qui vaut des centaines de milliards de dollars, ce n’est pas grand-chose. Si on fait le calcul, ils nous tiennent déjà par les couilles. »
Pierre Lapointe réagit également à l’arrivée d’Amazon Music et de Spotify, les nouveaux partenaires du Gala de l'ADISQ (l’auteur-compositeur-interprète animera d'ailleurs Le Premier Gala de l'ADISQ le 2 novembre prochain).
« Je suis rendu extrêmement pessimiste. Quand j’avais parlé [au Gala de l’ADISQ en 2019], j’espérais une forme de mouvement de la part de mes confrères et consœurs, mais ce n’est pas arrivé. […] Je suis découragé, plus que jamais », dit-il.
« C’est de moins en moins motivant de faire un album en studio, même d’écrire. Je me questionne sur la pertinence de faire ce métier-là. […] Il faut comprendre qu’il y a de l’argent en musique, mais les artistes n’en ont plus. »
En plus de tirer la sonnette d’alarme en ce qui concerne les maigres redevances versées aux artistes par les plateformes d’écoute en continu, Pierre Lapointe critique avec véhémence la décision de mettre fin au Gala Québec Cinéma. Il appelle à une plus grande solidarité des diffuseurs publics pour promouvoir la culture d’ici.
« Si on nous enlève les vitrines télévisuelles pour la musique, pour le cinéma […], on n’a plus rien. La culture francophone va s’éteindre; on n’aura plus de créateurs », déplore-t-il.