Avec l'adoption sous le bâillon samedi du projet de loi 9, 18 000 dossiers d'immigration sont jetés à la poubelle. Me Guillaume Cliche-Rivard, président de l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration, est déterminé à aller devant les tribunaux pour la contester.
Me Guillaume Cliche-Rivard persiste et signe : « La loi, et on l’a annoncé depuis le début, elle sera contestée si elle est mise en application. »
Les personnes toujours intéressées à venir s’installer au Québec devront reprendre leur processus depuis le début et présenter une nouvelle demande au moyen du système Arrima.
« Pour ces familles-là, aujourd'hui, on se réveille avec un goût amer sur le Québec », souligne-t-il.
Selon Me Cliche-Rivard, certaines de ces personnes étaient dans l’attente depuis de trois à cinq ans, voire plus.
« Dans une économie actuelle de pénurie de main-d’œuvre [...] économiquement, effacer 18 000 dossiers, ça n’a aucun sens, et humainement, ça n’a aucun sens non plus », affirme-t-il.
Une disposition de la loi adoptée cette fin de semaine permet de donner la priorité aux personnes déjà présentes au Québec.
« Si on suit cette logique, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas adopter la même disposition pour les personnes qui attendent à l’étranger depuis trois ou quatre ans et qui étaient prêtes à venir donner un coup de main à nos entreprises », soulève-t-il.
Pour Me Cliche-Rivard, il est aussi à prédire que l'adoption du projet de loi 9 aura des conséquences importantes sur l’immigration.
« Beaucoup de ces gens-là sont dévastés et ont perdu leur confiance envers le gouvernement. C’est certain qu’il y aura un impact [sur l’immigration]. [...] Ce que ces gens-là vont faire, c’est qu’ils vont se tourner vers d’autres provinces, voire d’autres pays », prévoit-il.