Jusqu'où peut-on aller dans un échange corsé avec autrui sur Internet ou sur les réseaux sociaux? Pas plus loin que dans la vie de tous les jours, selon Karim Benyekhlef.
« Ce n’est pas parce que c’est sur Internet que la loi ne s’applique pas. Derrière un écran, les gens se croient à l’abri, mais ils ne le sont pas », indique le professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal.
Un ancien étudiant de l’Institut Desgraff, à Sherbrooke, l’apprend ces jours-ci à ses dépens, alors que l’école de laquelle il est diplômé le poursuit pour 460 000 $ pour avoir terni l’image de l’institution sur Internet.
« Sur Internet, on perd notre filtre social. Les gens ont l’impression que leurs propos ne sont pas répercutés. Il faut toujours tenir compte de cette question d'habiletés sociales quand on traite de liberté d’expression. »
Le Journal de Montréal rapportait cette semaine qu’Étienne Lessard-Lafond avait laissé des commentaires négatifs sur la page Facebook et sur le profil Google de l’école spécialisée en jeux vidéo. L’Institut reproche à l’ancien étudiant d’avoir entraîné une diminution des inscriptions par ses commentaires.
« La liberté d’expression au Canada n’est pas absolue. Elle connaît des limites, et c’est normal. On ne peut pas faire de la propagande haineuse, nier l’Holocauste, proférer des insultes et dire que c’est au nom de la liberté d’expression. Absolument pas. »