La communauté architecturale québécoise est en deuil, souligne Marc-André Carignan, évoquant le décès de l'architecte Dan Hanganu. « C'est un véritable géant qui s'est éteint le 6 octobre dernier, à 78 ans », observe le chroniqueur, qui tenait à lui rendre hommage.
« Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais je suis à peu près certain que tous nos auditeurs ont déjà mis le pied dans l’un de ses bâtiments à Montréal, sans le savoir », affirme le chroniqueur Marc-André Carignan.
On lui doit, entre autres, la conception des bâtiments du Théâtre du Nouveau Monde, du Centre de design de l’UQAM, du Musée d'archéologie et d'histoire de Pointe-à-Callière et de l’édifice de HEC Montréal, situé sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, pour lequel il a d’ailleurs reçu beaucoup de critiques, précise Marc-André Carignan.
Un travail à la fois acclamé et critiqué
L’architecte Dan Hanganu a suscité toutes sortes de réactions au cours de sa carrière. « Son travail a provoqué autant de réactions positives que négatives, c’était loin d’être une architecture consensuelle », ajoute-le chroniqueur.
C’est toutefois parce qu’il a su repousser les limites de l’architecture québécoise à une époque où celle-ci était très « générique, plutôt fonctionnelle et sans signature » que le travail de Dan Hanganu a été si marquant, explique Marc-André Carignan.
« Il est arrivé avec une signature extrêmement brute, avec beaucoup de béton, d’acier et de briques, note le chroniqueur. On avait l’impression que le bâtiment n’était pas terminé, mais c’était voulu. Il exposait l’ossature des bâtiments pour qu’on comprenne finalement la conception de l’édifice. »
Dan Haganu est également l’un des rares architectes à avoir été faits à la fois officier de l’Ordre du Canada et officier de l’Ordre national du Québec, précise Marc-André Carignan. « Les deux paliers de gouvernement ont reconnu la valeur de son œuvre et le legs qu’il a laissé au Québec. »