Rêver de sauce piquante en zone de guerre
Publié le 11 mai 2019
Lorsqu'un tireur prend le documentariste Julien Fréchette pour cible en plein milieu de la nuit, alors qu'il travaillait en zone de guerre, il a la peur de sa vie. « J'ai entendu des balles siffler près de ma tête. Ça s'est passé en deux secondes », se remémore-t-il. Le réalisateur de Ma guerre et Kurdistan : de gré ou de force raconte à la journaliste Sasha Campeau que ses jours à tourner des documentaires dans des endroits dangereux du globe sont derrière lui.
À son retour du front, il change effectivement sa vie du tout au tout en fondant La pimenterie, une fabrique de sauces piquantes à Montréal.
La concoction de recettes comme exutoire
« Le lendemain de mon arrivée à Montréal, j’ai dit à ma blonde : “Je veux aller acheter des piments.” Je me suis mis la tête dans les chaudrons et j’ai fait des sauces piquantes. Ça a été un exutoire à ce film-là qui était de la folie. »
En effet, même sur le front, Julien Fréchette s’était mis à réciter dans sa tête des recettes de sauces piquantes pour se rassurer. Il rêvait à des jalapenos, des poblanos, à du bourbon ou à de la lime... Ces ruminations ont d’ailleurs donné lieu à la sauce Royal Bourbon, qui s'inspire notamment des saveurs du Moyen-Orient.