Signe que les temps changent (et les familles aussi), l'Ontario et la Colombie-Britannique ont des lois qui reconnaissent la triparentalité. En revanche, au Québec, la Cour d'appel a tranché le 16 août dernier : un enfant ne peut pas avoir trois parents.
Sur un certificat de naissance québécois, ce sont les noms des deux parents biologiques qu’on trouve. Cela peut donner lieu à quelques maux de tête d’un point de vue légal, notamment pour ce qui est des assurances, explique Sophie Paradis, comédienne et mère triparentale.
Selon Alain Roy, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal qui est également spécialisé en droit de la famille et de l’enfant, la loi ne devrait pas être désincarnée de la réalité. Il souligne qu’il est impératif de se placer dans la perspective des enfants, qui, eux, ont indéniablement trois parents.
« Le Code civil dit clairement que c’est deux parents. Depuis 2002, on reconnaît l’homoparenté […], mais on ne s’est pas extirpé du caractère dual. »
Arnaud Prince-Duthel a grandi avec trois parents. Pour lui, le fait que le troisième parent n’ait jamais obtenu le titre officiel n’a jamais été un problème.
Au contraire, il ne voit que de bons côtés à cette situation. « Je n’aurais pas pu espérer une meilleure enfance, car il y avait toujours quelqu’un à la maison qui pouvait s’occuper de nous. »