Réunie en assemblée générale spéciale vendredi soir, la Première Nation Malécite de Viger a décidé de se réapproprier son nom. Elle s'appellera désormais Wolastoqiyik Wahsipekuk. Amélie Larouche, chef conseillère de la Première Nation Malécite de Viger, à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent, explique que cette décision est plus qu'un changement de nom.
Malécite est un terme micmac qui veut dire « ceux qui parlent lentement, différemment ». Ce terme, employé par les Micmacs pour décrire la communauté de manière péjorative, avait été repris par les colons européens.
Amélie Larouche raconte que la Première Nation Malécite de Viger est une communauté résiliente qui a traversé beaucoup d’épreuves et dont le but aujourd’hui est d’assurer sa pérennité, car les membres se connaissent mal entre eux.
Bien que la communauté s’appelle Première Nation Malécite de Viger, endroit où était localisée sa première réserve attribuée en 1826, elle ne s’y trouve plus. En 1870, les terres de la réserve ont été rétrocédées aux colons, forçant les Malécites de Viger à se disperser dans tout le Québec.
Les membres de la communauté ont caché leurs origines, parfois pendant des générations, pour mieux s’intégrer à la population de la province. La transmission de la culture et des traditions s’est donc perdue.
« Ma mère a eu le choc d’apprendre de ma grand-mère qu’elle était autochtone à 38 ans, quand le grand chef Jean-Marie Aubin est passé aux nouvelles pour annoncer vouloir reconstituer la Première Nation Malécite de Viger, 100 ans après l’expulsion de Viger. »