Le fait que des scientifiques aient récemment réussi à imprimer en trois dimensions le tractus vocal d'un Égyptien momifié depuis 3000 ans et que ces spécialistes soient parvenus, à l'aide d'un larynx électronique, à lui faire prononcer un son soulève des questions éthiques. C'est du moins ce que plaide l'historienne Evelyne Ferron. « Ce son-là, ce n'est certainement pas la voix de l'homme de son vivant. Vous avez entendu la voix d'un homme mort », souligne-t-elle.
Evelyne Ferron note que beaucoup d’historiens et d’égyptologues sont montés aux barricades après que les chercheurs américains et britanniques eurent fait paraître les résultats de leur expérience dans la revue Scientific Reports.
Pour entendre la reproduction de la voix, cliquez ci-dessous :
« Beaucoup de gens se sont interrogés. Pourquoi faire une recherche comme ça si, de toute façon, le résultat n’est pas la voix qu’on aurait entendue à l’époque de l’Égypte ancienne? »
Selon Evelyne Ferron, la manipulation de cette momie, c’est-à-dire celle de Nesyamon – un prêtre et un scribe égyptien qui travaillait au temple de Karnak sous le règne de Ramsès XI – soulève de sérieuses questions éthiques.
« C’est une manipulation d’une momie dans un but qui, finalement, n’a pas de finalité si intéressante que ça. »