Le masque obligatoire est un défi pour les personnes malentendantes et l'Amossois Jérémie Bergeron peut en témoigner.
Journaliste à ICI Ottawa Gatineau et natif d’Amos, Jérémie Bergeron vit au quotidien les défis du port du masque obligatoire qui l'empêche de lire sur les lèvres des personnes qu'il rencontre.
Pour la première fois de ma vie, je sens que les personnes malentendantes, comme moi, on est vraiment dépendantes d’autres personnes, du moins, depuis qu’on doit aller faire nos courses avec un masque
, rapporte Jérémie Bergeron.
Malgré ses appareils auditifs, il n'arrive pas toujours à saisir les consignes ou ce qu'on lui demande ou fournit comme information. Jérémie Bergeron rapporte qu’il se sent plus isolé dans cette nouvelle réalité.
On dirait que, automatiquement, à cause de ça, je sors un peu moins faire les courses. Je me dis "À quoi bon aller faire des courses, aller dans les magasins, si je ne suis même pas capable d’avoir une discussion ou de pouvoir payer, même?" C’est un peu particulier. Il faut que, nous aussi, les malentendants, on s’adapte à ça.
Il rapporte que la lecture labiale représente près de 80% de sa compréhension dans des discussions de tous les jours. Donc, le port du masque
Je pense aussi qu’il faut qu’on le dise quand on se présente parce qu’il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas ça, qui ne connaissent pas notre réalité
, affirme Jérémie Bergeron.
Par ailleurs, il existe des masques avec une section transparente au-dessus de la section des lèvres, qui permet de voir la bouche de la personne portant le couvre-visage. Ce masque aide grandement, rapporte Jérémie Bergeron. Par contre, sachant que ce n’est pas tout le monde qui a accès à ce masque.
Lorsqu'il n'est pas possible de lire sur les lèvres, Jérémie Bergeron y va d'alternatives pour aider les personnes malentendantes.
On n’est pas obligé nécessairement d’enlever le masque parce que c’est une règle de santé publique. Si la personne enlève son masque et qu’elle tousse dans son masque, elle peut contaminer son masque, donc ce n’est peut-être pas privilégié, mais on peut certainement parler un peu plus fort, sans crier, parce que crier ça reste un peu humiliant. Surtout s’il y a d’autres gens qui regardent, crier ce n’est pas du tout la meilleure solution
, indique-t-il.
Il suggère de parler plus fort et plus lentement.