Le confinement vous a-t-il permis de ralentir, de vous donner le temps de souffler? Le conférencier et auteur Bruno Bégin, qui se spécialise en relation d'aide et en santé émotionnelle, estime que la pandémie nous aura appris à être moins pressés constamment. Bruno Bégin, originaire de l'Abitibi, nous a donné quelques conseils pour éviter de retourner dans une frénésie de productivité alors que le déconfinement commence.
Bruno Bégin souligne que la culture populaire et les médias ont mis l’accent sur le slogan Ça va bien aller
, au dépens de personnes qui ont vécu des émotions difficiles dans les derniers mois.
On est beaucoup dans l’action et on cherche beaucoup à s’activer et vous savez, ralentir, il y a des gens qui ne savent pas trop comment faire, remarque-t-il
On a peut-être mis un peu de côté les gens pour qui “Non ça ne va pas bien et non, j’ai de la difficulté à exprimer que ça va bien aller”.
Les personnes qui ne se sentent pas bien ne se donnent pas le droit d’exprimer leurs inquiétudes puisque le message populaire leur indique que leurs émotions ne sont pas légitimes.
Tout changement ne fait qu’amplifier ce qui est déjà présent chez soi
, indique-t-il. Ainsi, il précise que pour les gens plus fragiles, le changement est venu ajouter une couche de stress.
Prendre rendez-vous avec soi
C’est hyper important de trouver une façon de ralentir, souligne Bruno Bégin. Il rappelle que, même si nous sommes souvent pressés d’accomplir plusieurs choses, il est important de prendre un moment dans la journée pour être seul, se détendre et se recueillir.
Ça ne veut pas dire aller à l’extérieur, aller acheter des objets, aller en vacances très loin
, explique-t-il.
Il mentionne que la rumination mentale, cet état dans lequel on envisage et on anticipe plusieurs scénarios, demande beaucoup d’énergie et nous empêche de vivre le moment présent.
« Si vous avez bu un café ce matin, y avez-vous goûté? Si vous vivez votre journée en décalage, ça coûte plus cher en énergie, ça. »
Que faire pour ralentir?
Bruno Bégin conseille de ralentir sa respiration et de porter attention à celle-ci.
Plus on ralentit la respiration, plus le flot de pensées risque de ralentir
, dit-il.
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Il suggère aussi de recommencer à faire des petits gestes concrets qui nous apportaient de l’énergie et que nous avons perdu l’habitude de mettre en place. Ça nous permet de nous rebrancher pour poursuivre notre journée
, estime le conférencier.
Il souligne aussi l’importance, dès le matin, de prendre conscience des pensées qui nous occupent et de mieux distribuer notre énergie à celles-ci au fil de la journée.
Le fait de le savoir, c’est une chose, le fait de le faire, c’est autre chose.