De grands noms de la littérature russe ont lancé un appel de solidarité pour raconter aux Russes la vérité sur l'invasion de l'Ukraine. Leonid Livak, professeur au département d'études slaves de l'Université de Toronto, se penche sur le phénomène.
Dans un article du journal Le Monde, paru la semaine dernière, l’écrivaine russe Ludmila Oulitskaïa partage son inquiétude face à la situation actuelle. Elle explique que ses ancêtres se tournaient vers la littérature quand ils voulaient comprendre ce qui se passe ici et maintenant
en consultant des auteurs comme Tolstoï et Pouchkine.
Selon Leonid Livak, la tradition de raconter la vérité, le rôle de l’écrivain au 19e et 20e siècle, est menacée. C’est une situation pour laquelle il voit des parallèles avec les années 1930 et 1940 sous la dictature stalinienne.
Il évoque notamment le climat de peur qui touche l’écrivaine Ludmila Oulitskaïa.
La terreur politique et la censure sont devenus telles que la fonction essentielle de l’écrivain russe, celle de dire les vérités au pouvoir a été étouffée. C’est le tragique de la situation actuelle
, affirme-t-il.