De la scène aux studios d'enregistrement, Étienne Daho vit la musique en permanence. Il cherche à se renouveler constamment, en se fiant à son instinct au gré des rencontres et des découvertes. Blitz, sorti en 2017, en est l'incarnation parfaite, puisque cet album enregistré à Londres marque probablement le début d'une nouvelle aventure musicale.
Dès son enfance, la musique occupe un espace primordial dans la vie d’Étienne Daho, qui conserve encore des disques de cette époque; ceux de Pierre et le loup, des valses de Strauss, du Petit Prince et de Salvador Dali (Je suis fou de Dali), un disque rare, sont encore en sa possession.
Sinon, des disques de pop, de rock, de musique électronique, de soul (en quantité) composent sa discothèque actuelle. La musique classique y est rare, mais le chanteur révèle qu’il a écouté en boucle les valses de Chopin, du Fauré et du Satie.
En 11 albums studio et presque autant de tournées à guichet fermé, Étienne Daho est devenu un expert de l’enregistrement et de la scène, qu’il a lentement apprivoisée.
« C’est un moment d’hypnose collective. C’est de l’énergie qui circule, explique-t-il au sujet des concerts. J’envoie des choses qu’on me renvoie, ça fait comme une espèce de cercle qui se construit au fur et à mesure du show. […] Chaque soir, même si c’est sensiblement le même show, ce n’est pas la même salle, ce n’est pas la même énergie, ce n’est pas la même ville, il ne se passe pas les mêmes choses », raconte celui qui aime de plus en plus donner des concerts.
Sur l’album Blitz, Étienne Daho s’éloigne des références pop du premier album. Il y dévoile à la place son amour de la musique psychédélique, les chansons sont plus longues et les guitares y sont à l’avant-plan.
La pièce Chambre 29 est un excellent exemple de cette influence; elle contient un échantillonnage du succès des Zombies Time of the Season (1968), et surtout, s’inspire de la visite effectuée par Étienne Daho dans la chambre de Syd Barrett à Londres. Ce moment dans l’antre du principal fondateur de Pink Floyd en est un grand de la vie d’Étienne Daho.
« J’ai été envahi par lui. Il est devenu un peu le héros de ce disque, d’une certaine manière. Et aussi, c’est une manière de me reconnecter à mon enfance, parce que le premier album que j’ai acheté est le premier album de Pink Floyd, donc avec toutes les chansons de Barrett. Je suis devenu un grand à l’âge de 12 ans avec cet album-là. Ça m’a sculpté les oreilles. »
Blitz reçoit un accueil exceptionnel. « J’ai l’impression que les gens, même les gens qui me connaissent bien, ont été surpris par ce disque, étonnés par ce disque. Donc c’est une joie pour moi de m’être renouvelé. […] Je ne pouvais pas faire des disques qui se ressemblent. »