Il y a un an, Georges Floyd était abattu par des policiers aux États-Unis. Le triste événement a semé l'émoi un peu partout en Amérique. Le Saguenéen Marcellin Gbazai, originaire de la Côte-d'Ivoire, a pu observer l'impact que cette tragédie a eu dans la région.
Il a senti un éveil des consciences tout de suite après. Les gens ont compris que quelque chose n’allait pas
, explique-t-il. Il indique cependant que ce mouvement s’est essoufflé rapidement.
« Ce n’est pas en un an que ça va changer, au contraire, il faut toujours se battre et penser à la sensibilisation. »
En entrevue à l’émission C’est jamais pareil, il a cependant confirmé que le racisme avait beaucoup diminué au Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis son arrivée en sol québécois il y a dix ans. Il a vu les mentalités évoluer depuis, même si le sujet demeure sensible. Je compare le racisme à la langue française : c’est compliqué, c’est élastique
, illustre-t-il.
Il constate notamment que les jeunes qui viennent d’autres pays trouvent plus facilement de l’emploi dans la région qu’il y a une décennie. Toutefois, il avoue que beaucoup d’améliorations restent à faire sur le marché du travail et particulièrement au sein même des entreprises. Il aimerait que celles-ci adoptent des codes d’éthique pour sensibiliser les employés aux propos discriminatoires et déplacés, des propos qui sont encore extrêmement répandus, selon lui.Il faut faire comprendre aux gens dans les entreprises qu’il y a des choses qu’on ne dit pas
, mentionne celui qui est maintenant chauffeur d’autobus à Saguenay.
Il compte d’ailleurs sensibiliser les élus à cet aspect pour favoriser l’inclusion.