Le ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue, Mathieu Lacombe, dit avoir pris la décision de repousser sa visite dans la région concernant les feux de forêt puisque des collègues du gouvernement étaient sur le terrain, dont le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, et son adjoint parlementaire et député d'Abitibi-Est, Pierre Dufour.
Lorsque les feux de forêt ont éclaté, M. Lacombe était en mission en Europe pour représenter le gouvernement du Québec auprès de l'UNESCO à titre de ministre de la Culture. Il affirme s'être questionné à savoir s'il devait écourter son séjour là-bas.
Vous savez, j'ai été journaliste aussi, puis je comprends qu'à un moment donné, on se dit : où est le ministre responsable de la région? On voudrait qu'il soit là pour être là, mais je pense qu'à un moment donné, il faut aussi être flexible, il faut faire preuve de gros bon sens dans le sens où on prend des décisions pour s'assurer que tous les dossiers avancent
, a mentionné Mathieu Lacombe.
Celui-ci a aussi soutenu que le rôle d'un ministre régional n'est pas toujours d'être sur le terrain.
Notre rôle, ce n'est pas d'aller éteindre les incendies, évidemment. Ce n'est pas non plus de débarquer dans des zones où il y a du travail important qui se fait et de jouer aux touristes non plus, parce que lorsqu'on fait ça, on dérange les opérations. Notre rôle, c'est vraiment de dénouer les nœuds quand il y en a et c'est ce qu'on fait
, a-t-il raconté.
Quand on vient [à un endroit], ça génère beaucoup d'activités, puis on empêche parfois des gens de travailler sur les les dossiers qu'ils ont à mener, [dans ce cas-ci] pour combattre ces incendies, a poursuivi M. Lacombe. Donc, on essaie d'être le plus stratégique possible, de déranger le moins possible.
Des explications peu convaincantes
Ces explications du ministre Lacombe n'ont pas convaincu les membres de la Table politique de l'émission Ça vaut le retour, à commencer par l'ancien député péquiste Gilles Chapadeau.
Ce sont de faux prétextes. Il déçoit de plus en plus. C'est un fantôme, on ne l'a pas vu à date. On ne le voit pas dans les dossiers, on ne le voit pas en crise, on ne le voit pas quand ça va bien!
, a-t-il lancé.
De son côté, Guy Leclerc, ancien candidat de Québec solidaire, estime que les attentes des citoyens n'étaient pourtant pas si élevées envers le ministre Lacombe dans ce dossier.
La moindre des choses aurait été que ce monsieur, même s'il était quelque part ailleurs sur la planète, prenne le téléphone. Il aurait pu intervenir, manifester son intérêt, son souci et son inquiétude pour les citoyens de l'Abitibi-témiscamingue, a-t-il souligné. Je ne pense pas que les gens en demandaient énormément plus. On ne veut pas lui mettre un boyau dans les mains ou une pépine pour faire des tranchées, mais juste manifester un soupçon d'intérêt pour notre région, ç'aurait été suffisant.
Pour sa part, l'ancien président de la Chambre de commerce de Rouyn-Noranda, Jean-Claude Loranger, a signalé que le rôle d'un député et ministre, c'est aussi d'être à l'écoute des citoyens.
C'est quoi de téléphoner et d'émettre un communiqué pour dire : je suis présentement à l'Unesco, je me tiens au courant de la situation, je suis empathique avec les gens de la région, s'est-il demandé. On nous parle de l'aide à 1500 $ par résidence évacuée. Est-ce que c'est beaucoup? Je ne sais pas. Il y a des agriculteurs qui ont dû déplacer des animaux. Est ce qu'il va y avoir des compensations? C'est ce type de réponses qu'un ministre régional qui est présent peut donner. Viens prendre le pouls des gens, viens les rencontrer, ils vont te dire exactement ce qu'ils vivent.
- Avec la collaboration de Lise Millette