Oui, je le réalise, j’ai quelques inquiétudes, mais surtout beaucoup de fierté, lance sa maman, Mélanie Cossette. En fait, je ne pensais même pas que Sofianne irait à l’école. On sait qu’elle est atteinte d’un lourd handicap intellectuel et physique. Donc, qu’elle ait fait tout son primaire et que je viens de l’inscrire au secondaire, je n’en reviens pas moi-même, souligne-t-elle.

La dame de Rouyn-Noranda mentionne que le parcours de sa fille à l’école primaire a été ponctué de plusieurs défis. Elle est inscrite à une école où on prend les enfants handicapés. L’école est donc déjà adaptée au niveau des ascenseurs, des lève-personnes, mais on a fait face à des défis surtout au niveau de la main-d’oeuvre; il y avait beaucoup de roulement chez les préposés et il manquait parfois de personnel. Au niveau de l’équipement, il est arrivé que l’ascenseur ne fonctionne pas. L’autre difficulté, c’étaient les virus, puisque Sofianne est très fragile et attrape tout.

Pour toutes ces raisons, la jeune fille a dû rater plusieurs journées d’école, mais, malgré tout, voilà qu’elle va entrer au secondaire! Comment Mme Cossette voit cette nouvelle étape pour sa fille?

J’ai eu la chance d’aller faire des remplacements à l’école secondaire dans les classes en adaptation scolaire, je suis donc allée dans sa [future classe, j’ai rencontré son professeur, l’éducatrice et la préposée. Ça m’a mise vraiment en confiance, je sais que Sofianne va être bien, raconte-t-elle. En même temps, Sofianne, c’est un peu comme un bébé, elle ne parle pas, elle s’exprime en pleurant. Quand j’ai vu la classe, à l’école D’Iberville, je me disais que ça ne ‘’fittait’’ pas, mais on m’a rassurée en me disant : écoute Mélanie, on en a vu beaucoup, de genres de handicaps, on va s’adapter à ta fille.

Mélanie Cossette et sa fille Sofianne.

Gracieuseté - Mélanie Cossette

Est-ce que Sofianne est consciente qu’elle va quitter le nid peut-être plus rassurant du primaire pour passer au secondaire? Je dirais que non, répond Mélanie Cossette. Sofianne n’a pas vraiment conscience de ces choses-là. Elle a conscience de son nouvel environnement une fois qu’elle est dedans. Ce ne sera pas long que ça va venir, elle va s’en rendre compte, mais pour l’instant, elle ne le sait pas.

Un message d’espoir

Par ailleurs, Mme Cossette se dit reconnaissante envers les gens de la Ressource pour personnes handicapées de l’Abitibi-Témiscamingue.

Ils sont dans notre vie depuis longtemps, ils nous ont fourni beaucoup d’équipements et voient à l’entretien. Par exemple, on a un concentrateur d’oxygène à la maison, dont la maintenance est payée par la Ressource, signale-t-elle.

Et quel message Mélanie Cossette souhaiterait envoyer à d’autres parents dans une situation semblable à travers l’expérience qu’elle vit avec Sofianne?

Un message d’espoir, dit-elle. Je ne pensais même pas qu’elle irait à l’école, je trouve ça merveilleux. Elle est si dépendante de nous, mais c’est tellement beau de voir, au final, quand l’école m’envoie des photos; elle a des amis, elle a d’autres choses que nous, donc ils [ces enfants] peuvent avoir une belle vie et vivre d’autres expériences malgré un handicap très lourd.