•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Début du contenu

Comprendre la radicalisation pour mieux la prévenir

Benjamin Ducol, responsable de la recherche au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV), photographié dans le studio 30 de Radio-Canada
Benjamin Ducol, responsable de la recherche au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV)PHOTO : Radio-Canada / Philippe Couture
Publié le 24 septembre 2017

Comment l'individu lambda en vient-il à considérer s'engager dans le djihad? C'est la question à laquelle se consacre Benjamin Ducol, chercheur au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV). « Il n'y a pas de profil type de la personne radicalisée, dit-il, mais on peut déterminer un ensemble de situations et de relations qui poussent le citoyen à s'engager dans l'extrémisme. »

Nos sociétés, se butant à l'incompréhension devant le phénomène de la radicalisation, sont souvent portées à le « condamner » haut et fort. Toutefois, tenter de le comprendre et de l'expliquer serait une meilleure manière de le prévenir et, à terme, de l'éradiquer, selon notre invité Benjamin Ducol. « Expliquer, ce n'est pas justifier, contrairement à ce que croient plusieurs. Expliquer, c'est comprendre. »

« La radicalisation touche des gens aux profils très variés. On ne peut pas établir un seul profil psychologique de la personne radicalisée, mais on sait que la radicalisation se développe lentement chez l'individu, qu'elle est le résultat d'une trajectoire, d'un ensemble d'influences relationnelles et situationnelles. Au bout de ce processus, la personne en vient à considérer l'engagement radical extrémiste comme quelque chose de tout à fait normal. »

— Une citation de  Benjamin Ducol

Les recherches de Benjamin Ducol adoptent la même posture que, par exemple, Hannah Arendt, quand elle étudiait le processus par lequel des gens ordinaires sont devenus tortionnaires en joignant le régime nazi. Une analyse similaire peut expliquer le comportement des génocidaires rwandais. Dans tous ces cas, « les recherches nous ont appris que les relations sont très importantes et que le citoyen lambda sera plus enclin à se radicaliser s’il connaît quelqu’un qui l’a fait avant lui ou si un membre de la famille l’y entraîne. »

La radicalisation ne date pas d'hier
Benjamin Ducol précise que le mot radicalisation a été popularisé dans le discours public au fil des 15 dernières années, mais que cette notion existe depuis bien plus longtemps. La radicalisation regroupe différentes formes de violence politique, de violence idéologique et de terrorisme, lesquelles se sont notamment accrues dès le début du 20e siècle.

Le mot radicalisation, lorsqu'il désigne l'enrôlement dans un groupe extrémiste, est probablement apparu à la suite des attentats dans le métro de Londres en 2005. Les autorités cherchaient à définir une violence ou un terrorisme qui vient de l’intérieur, qui n’est plus le fait de terroristes agissant à partir de l’extérieur du pays. C’est aussi à partir de là qu’on a commencé à tenter de comprendre cette violence, plutôt que de simplement la condamner.

Recommandé pour vous

Consultez notre Politique de confidentialité. (Nouvelle fenêtre)
Ces contenus pourraient vous intéresser