« Je suis devenue poète parce qu'une de mes amies a fait un rêve », raconte l'autrice innue Joséphine Bacon à Serge Bouchard et à Jean-Philippe Pleau lors du premier volet d'une série de trois consacrés à la poésie à l'émission C'est fou.
Ce rêve, c’est celui de la poète Laure Morali, qui a rêvé à un jumelage entre des poètes québécois et des aînés des Premières Nations. Quand elle m'a raconté son rêve, elle m’a dit : "Il faut que tu le fasses"
, se souvient-elle.
Les rencontres qui ont suivi ont été déterminantes dans la vie de la femme originaire de Pessamit, sur la Côte-Nord. Les aînés de sa communauté lui ont permis de se retrouver, d’apprendre ce qu’elle avait désappris pendant 14 ans au pensionnat autochtone.
« Je me découvre moi-même à travers leurs récits, je découvre aussi tout ce que je n’ai pas connu. Je vis à travers leurs mots. »
Quand tu écris dans ta langue, ça te ramène direct dans le cœur des anciens
, poursuit celle qui est l’une des rares poètes à écrire en innu.
Elle estime que c’est dans cette langue qu’elle parle le mieux du Nutshimit, « l’intérieur des terres » en innu. Son dernier recueil, Uiesh – Quelque part, a récolté les honneurs dans la catégorie Poésie québécoise aux Prix des libraires du Québec 2019.