Selon une étude sortie en décembre dernier, le taux d'extinction des oiseaux serait 6 fois plus élevé que prévu. Pour sa chronique sur les espèces menacées, Isabelle Groc s'est entretenue avec Arne Mooers, professeur à l'Université Simon Fraser, par rapport à cette étude.
Les chercheurs se sont appuyés sur les données de la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour conservation de la nature (UICN). Selon ces données, le Canada a perdu 187 espèces d'oiseaux depuis le début du 16e siècle, un chiffre qui pourrait sembler raisonnable de prime abord. Cependant, l’UICN classifie les espèces selon plusieurs catégories de risques : de préoccupation mineure
à éteinte
. Selon les chercheurs de l'Université Simon Fraser, beaucoup d’espèces d’oiseaux, qui, il y a trente ans, étaient en préoccupation mineure, descendent maintenant vers la spirale de l’extinction
, note Isabelle Groc.
Être plus proactif dans les efforts de conservation
« À partir du moment où les oiseaux sont en danger critique d’extinction, les efforts de conservation réduisent ce danger de 40%, ce qui est énorme. Quand on cherche à sauver ces espèces, on y arrive. Les efforts de conservation marchent. »
Les efforts de conservation des oiseaux sont effectués trop tard selon les chercheurs. Ils recommandent d'être plus proactifs dans la protection des espèces menacées, et de ne pas attendre qu'elles soient au bord de l'extinction pour s'en soucier. La grue blanche ou le condor de Californie, par exemple, ont été sauvés à la dernière minute pour politique de protection des espèces. Mais ces politiques sont très coûteuses et toutes les espèces n'ont pas cette chance. Sur ces dernières années, 40 à 60% des populations d'oiseaux de rivages et de prairies ont disparu.
Le premier prédateur des oiseaux : le chat domestique
Pour aider à la conservation des oiseaux, on peut participer aux comptages des populations ici en Colombie-Britannique, ce qui permet de tirer la sonnette d’alarme sur les oiseaux en disparition, et soutenir des politiques environnementales qui protègent les habitats de ces oiseaux. Recommandation plus étonnante, il faut garder son chat domestique à l'intérieur.
« Chaque année au Canada, les chats tuent entre 100 et 350 millions d’oiseaux. »
À Victoria, sur l’île de Vancouver, plusieurs espèces auraient même disparu à cause de la forte population de chats.