« C'est une espèce qui a quasiment disparu de la Colombie-Britannique et donc du Canada », explique la photographe et chroniqueuse Isabelle Groc. Cette espèce, présente au pays seulement dans la province, subit de plein fouet la destruction de son habitat naturel, les forêts ancestrales.
« On n’en trouve quasiment plus », alerte l’observatrice de la nature à propos de la chouette tachetée du Nord. Au début du 20e siècle, on comptait environ 500 couples de cette espèce, contre une poignée seulement aujourd’hui. Des relevés officiels de 2004-2005 indiquent qu’il ne resterait que 22 chouettes dans la province.
La disparition de l’animal serait causée par la destruction des forêts anciennes qui abritent les arbres dans lesquels cette espèce aime nicher et chasser. Une situation qui « lui vaut le triste titre d’être l’oiseau le plus en danger au Canada », souligne Isabelle Groc. En outre, le chasseur nocturne serait remplacé depuis la fin des années 1950 par la chouette rayée, venue de l’Est, plus adaptable.
Pourtant, dès les années 1980, le Comité sur la situation des espèces en péril avait tiré la sonnette d’alarme. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a même lancé un programme de reproduction en captivité, sans résultats probants. Pour Isabelle Groc, la meilleure des solutions reste encore la protection de l’habitat de l’espèce.
« La chouette tachetée du Nord est le symbole des forêts anciennes. »
Si la chouette tachetée du Nord n’est présente qu’en Colombie-Britannique au Canada, elle se trouve aussi dans les États américains de la côte nord-ouest du Pacifique : Washington, l’Oregon et la Californie.