Annie Cartier, opératrice de machinerie lourde, travaille sur les chantiers de construction depuis 12 ans. Sylvia Chouinard, psychologue de formation, s'est retrouvée entrepreneure par hasard et a développé une passion pour la construction. Accompagnées de la sociologue Élise Dumont-Lagacé, elles discutent de la réalité de leur situation, alors que la part des femmes sur les chantiers au Québec est de seulement 2,13 %.
Invitées :
– Annie Cartier, opératrice de machinerie lourde
– Sylvia Chouinard, entrepreneure générale, présidente des Habitations Chouinard
– Élise Dumont-Lagacé, sociologue spécialisée en relations industrielles, chercheuse pour Action travail des femmes
L’industrie de la construction est le secteur d’emploi où les femmes sont les moins présentes. La sociologue Élise Dumont-Lagacé souligne que leur parcours y est plus lent et plus précaire que celui des hommes. Elle explique que le harcèlement et la discrimination sont les deux principaux freins à l’avancement des femmes en construction.
« Pour percer et se faire accepter, il faut avoir le bon caractère », affirme Annie Cartier. L’opératrice de machinerie lourde estime cependant que cela est valable peu importe le sexe.
Si elle n’a pas connu d’intimidation, elle raconte avoir été victime d’injustices de façon inconsciente de la part de ses collègues masculins. Toutefois, Annie Cartier travaille dans le domaine depuis 12 ans et constate une évolution positive.
« On est mieux acceptées, mais il y a encore des changements de fond à faire pour changer les mentalités, et pas que sur les chantiers. »