Dany Laferrière et les joies de la lecture lente
Publié le 23 juin 2020« Je crois qu'il faut ralentir dans ces temps où l'on a vraiment ce goût d'aller très vite. Il faut signifier quelque chose. » L'exil vaut le voyage, le nouveau livre du membre de l'Académie française, se veut l'antithèse d'une lecture haletante. L'écrivain d'origine haïtienne convie ses lecteurs à y entrer doucement et à goûter à leur rythme les singularités de son écriture. Dany Laferrière explique à Stéphan Bureau que l'ajout d'un simple ingrédient peut rendre un vieux récit nouveau.
L’exil vaut le voyage comporte l’écriture manuscrite ainsi que les illustrations de l’auteur.
« Je suis en train de réactiver une forme ancienne, c’est-à-dire la lecture elle-même, la lecture lente. On a lu pendant des millénaires comme ça. […] Pendant qu’on lisait, on était au cœur même de la sensibilité de celui qui écrit. Les gens étaient singularisés par leur écriture; on n’avait qu’à lire l’adresse sur une enveloppe pour savoir qui nous a écrit, et l’on n’avait qu’à ouvrir la lettre pour savoir si la personne était dans de bonnes conditions. »