Avec son nouveau film, Wilcox, tourné de façon entièrement indépendante, le cinéaste Denis Côté explore, dans une œuvre sans dialogues, le monde d'un mystérieux personnage, en l'occurrence Wilcox, qui sillonne des routes désolées et des champs anonymes. Au micro de Stéphan Bureau, celui à qui l'on doit, entre autres, les films Curling et Répertoire des villes disparues parle de la marginalité de son cinéma.
« Ce n’est pas de la trempe de mes films les plus narratifs, à gros budget. C’est un film qui a été tourné en une semaine, monté en une semaine, tourné pour 10 000 $ », explique Denis Côté au sujet de Wilcox.
Le cinéaste, dont le film sera présenté au prestigieux Festival de Locarno au mois d’août, dit se reconnaître dans le personnage de Wilcox, incarné par le comédien Guillaume Tremblay.
« C’est évident que ce personnage-là me ressemble beaucoup dans ma carrière de cinéaste. […] C’est sûr que je me suis toujours promené un petit peu en marge, j’ai toujours été un petit peu dans l’à-côté de l’industrie, dans l’à-côté des systèmes qu’on connaît pour faire du cinéma, et dans ce Wilcox, je me reconnais absolument. »
Fier de travailler en marge
Selon Denis Côté, il est possible de faire du cinéma de qualité au Québec avec un budget restreint et sans passer par les canaux traditionnels.
« J’ai décidé un jour que filmer des émotions humaines, filmer des états d’âme, ce n’était pas une question de budget. »
Ce dernier dit d’ailleurs retirer « une fierté » de travailler en dehors des règles établies par l’industrie cinématographique québécoise.