La tendance à remettre des tâches à plus tard est une façon de contourner des obligations jugées pénibles, stressantes et intimidantes due à une incapacité à gérer les émotions difficiles, au soulagement que procure l'évitement, et à un biais naturel de priorisation du court terme, selon Marie-Ève Cotton. La psychiatre conseille à Stéphan Bureau de suivre une liste des tâches en retard, de les classifier selon le degré d'urgence, de les segmenter en sous-tâches et de s'accorder des récompenses lorsque les objectifs sont atteints.
Pour la psychiatre, les distorsions cognitives sont à blâmer. « [Les gens] pensent qu’ils vont être plus motivés pour faire leurs tâches dans le futur. Ils pensent qu’il faut qu’ils soient de bonne humeur pour commencer une tâche, sinon, ça ne marchera pas. Ils surestiment le temps qu’il leur reste pour faire leur tâche quand il y a une [échéance], et ils sous-estiment le temps que ça va prendre pour la finir. »
« Quand je parle d’émotions difficiles, je parle d’anxiété, d’insécurité, d’ennui, de frustration, de doute de nous-mêmes, etc. […] Ça devient prioritaire sur le fait d’atteindre nos objectifs. »
L’avenir? Connais pas
C’est la difficulté du cerveau humain à penser à l’avenir qui expliquerait la procrastination. Ce même mécanisme joue également dans notre réponse à l’endettement et aux changements climatiques.
La victoire en tranches minces
« Si vous voulez ranger une pièce, commencez par vous fixer l’objectif de ranger seulement un coin ou un meuble, sans vous dire que vous allez devoir absolument finir la pièce au complet, suggère Marie-Ève Cotton. Ça va moins vous repousser, et la satisfaction que vous allez avoir en atteignant chaque sous-objectif va agir comme une récompense dans votre cerveau. »