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Les guerres de l’opium du 19siècle en Chine

Un dessin d'une bataille navale en Chine.
Les forces britanniques lors de la première guerre de l'opium, en 1841.PHOTO : Getty Images / Hulton Archive
Publié le 11 décembre 2018

Au 19e siècle, la Grande-Bretagne déclenchait deux guerres de l'opium contre la Chine. Ces conflits avaient un objectif politique : affaiblir la Chine et forcer son ouverture aux puissances étrangères en développant la dépendance des Chinois à l'opium, qui servait ainsi de cheval de Troie aux Britanniques. L'historienne Evelyne Ferron, spécialiste en histoire ancienne, en fait le récit.

À cette époque, 400 millions de Chinois vivent en autarcie presque complète dans un immense territoire. La Chine n’a pas besoin de produits européens et n’en réclame pas.

Dans une moindre mesure, le pays commerce avec les Anglais, les Français, les Portugais et les Néerlandais, et exige des paiements en lingots d’or ou d’argent. L’Angleterre doit échanger d’autres produits pour se procurer ces lingots, et cette situation l’agace, car elle convoite la soie, la porcelaine et le thé chinois.

« C’est [ce commerce] que l’Angleterre veut briser. Elle veut être capable d’aller chez le commerçant directement pour pouvoir établir les prix aussi. »

— Une citation de  Evelyne Ferron, historienne

L’opium comme arme de guerre

Dans les années 1830, l’Angleterre importe de la Chine 360 000 tonnes de thé par année, mais elle y exporte 1 400 000 tonnes d’opium. La productivité chute en raison des ravages que cette drogue provoque dans la population chinoise.

Des fumeurs d'opium en Chine en 1858.

Domaine public

À la fin de la décennie, le régime impérial Qing se rend compte du problème. Il interdit le commerce de l’opium dans les ports. L’Angleterre se plie plus ou moins à cette nouvelle politique.

La première guerre de l’opium

Ce trafic d’opium transite surtout par le port de Canton. En juin 1839, les autorités chinoises y brûlent la cargaison de drogue d’un bateau anglais. Après le refus de la Chine de rembourser les Anglais pour la perte de la cargaison, ces derniers envoient leurs forces navales dans les ports du sud de la Chine.

« Les Chinois, même si [la guerre] dure à peu près deux ans, perdent à peu près tous les combats contre les Anglais. Leurs navires n’ont pas la technologie des Britanniques. »

— Une citation de  Evelyne Ferron, historienne

Grâce au traité de Nankin, signé en 1842, les Britanniques prennent possession de Hong Kong et obtiennent cinq ports pour le libre commerce. De plus, la Chine doit laisser passer une quantité limitée d’opium sur son territoire.

La seconde guerre de l’opium

Le 8 octobre 1856, les Chinois arrêtent un navire britannique et emprisonnent ses marins. L’Angleterre intervient militairement de nouveau. La France se joint à la Grande-Bretagne dans ce conflit qui dure jusqu’en 1860.

La même année, les troupes britannique et française se distinguent lors de la bataille de Palikao, qu’elles remportent, à la surprise générale. Elles poursuivent leur campagne militaire vers Pékin, ce qui surprend le pouvoir. Lors des combats à Pékin, l’armée britannique et française détruit les deux palais d’Été du Jardin impérial. Le gouvernement chinois rend alors les armes.

La bataille de Palikao, en 1860, lors de la deuxième guerre de l'opium en Chine.

Domaine public

Cette deuxième guerre coûte cher à Pékin. Le traité de Pékin impose le libre marché, ce qui précipite le pays dans l’ère industrielle.

Grâce à ces guerres, les Britanniques influencent l’histoire de Chine de manière durable. La Chine impériale, millénaire, s’effondre complètement et s’ouvre sur le monde. Elle entre dans l’ère industrielle maladroitement. Conséquence : la population se rebelle, le communisme s’impose et Mao Tsé-Toung prend le pouvoir en 1945.