Avant de devenir reine en 1953, Élisabeth II souhaitait marier un fermier. Une fois couronnée, elle s'est avérée une souveraine simple, au sens du devoir aigu, et dotée d'un humour surprenant. Trois spécialistes de la question expliquent qu'Élisabeth II est dévouée à ses sujets et qu'elle peut faire la leçon à n'importe quel dirigeant sur la question du droit constitutionnel.
Élisabeth II, véritable mémoire institutionnelle du royaume britannique, a travaillé avec une quinzaine de premiers ministres britanniques depuis le début de son règne, rappelle le journaliste Marc Laurendeau.
Une femme simple et drôle
Isabelle Rivere a suivi la reine pendant trois ans. Elle a écrit Elizabeth II, dans l’intimité du règne, et Charles et Camilla, une histoire anglaise. La journaliste a été frappée par la simplicité de la souveraine, qui serait un génie des imitations, selon sa famille.
Élisabeth a toujours été fascinée par le style de vie de la classe moyenne. Elle s’est instruite à mesure, selon ses intérêts, comme le reste de sa famille, note le philosophe James Jackson.
Quelques hommes de sa vie
En 1947, Élisabeth II se marie avec Philip Mountbatten, prince de Grèce et du Danemark. Un rôle de second incombe à ce fougueux militaire qui doit, dès lors, marcher quelques pas en retrait de la souveraine, le lourd protocole royal oblige.
Winston Churchill, premier ministre britannique pendant plus de huit ans, entretient une relation professionnelle très importante avec la jeune reine au début du règne de celle-ci. C’est une relation fondatrice dans la vie d’Élisabeth II. Winston Churchill lui apprend les rouages de la politique, le fonctionnement du gouvernement, etc.
« Ils finiront par s’apprécier au point où Churchill, à la fin de sa vie, dira être follement amoureux d’elle », souligne James Jackson, qui a enseigné 25 ans au Trinity College de Dublin.
Lady Diana, une histoire complexe
On prêtait à la reine des intentions peu chaleureuses à l’endroit de Diana Spencer, mariée au prince Charles en 1981, divorcée en 1990 et mère de William et de Harry. À la mort tragique de la princesse en 1997, la reine s’est longuement abstenue de tout commentaire avant de rendre hommage publiquement à son ex-belle-fille.
« Il fallait que la famille royale montre de l’empathie. C’est à la demande de Tony Blair, premier ministre britannique à l’époque, que la reine Élisabeth II prononce un discours à la population, la veille des funérailles de Diana. Dans ses mots, croit Isabelle Rivere, elle s’exprime pour souligner l’importance qu’avait Diana dans la vie de la famille royale. »
Ses relations avec le Canada
La souveraine effectue sa première visite au Canada en 1957 en tant que reine. En tout, elle a visité le pays 22 fois.
« De tous les pays du Commonwealth, le Canada est probablement celui qui est le plus proche de son cœur. Est-ce parce que c’est le seul où elle peut parler en français? »
Ses séjours chez nous n’ont pas toujours été idylliques. En octobre 1964, son passage au Québec se déroule dans le tumulte. Lors de ce qu’il est convenu d’appeler le samedi de la matraque, des émeutes éclatent dans la foule. Les forces de l’ordre répriment sans réserve les agissements des manifestants.
Le rapatriement de la Constitution en 1982 est un autre chapitre douloureux de la relation entre le Québec et la reine Élisabeth II.