Du milieu de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à l'élection de John Diefenbaker, en 1957, le Canada a connu un éveil notable de sa politique étrangère. Des diplomates canadiens ont alors contribué à la création d'organisations internationales, dont l'Organisation des Nations unies (ONU) et l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Le chercheur en relations internationales Stéphane Roussel précise toutefois que cette participation a laissé place à une suite de déceptions.
Au milieu du 20e siècle, les Canadiens exercent une influence qu’ils n’avaient jamais eue jusque-là sur la scène internationale. En plus d’avoir leur mot à dire dans la mise en place d’organisations internationales, ils participent aux efforts de désarmement, aux premières tentatives d’aide au développement et aux missions de maintien de la paix.
Les politiciens Louis St-Laurent et Lester B. Pearson jouent un rôle de premier plan dans l’acquisition d’une influence internationale par le Canada. Pour eux, l’ONU doit assurer une stabilité mondiale qui répond aux intérêts du pays. Toutefois, cette organisation ne prendra pas la forme souhaitée au départ par les Canadiens. Elle ne sera pas dotée de ses propres armées pour faire respecter la paix internationale.
L’internationalisme libéral du Canada
À partir de la Seconde Guerre mondiale, le Canada adopte une vision d’internationalisme libéral dans sa politique étrangère. Identifié comme une puissance moyenne, le pays aligne ses positions sur celles des États-Unis et de l’Europe. Il a toutefois la responsabilité de participer aux débats et aux actions internationales, de ne pas rester en retrait. Il s’implique aussi dans le plus grand nombre d’organisations internationales possible.
Après les Nations unies, l’OTAN forme le deuxième grand pilier de la politique étrangère canadienne du milieu du 20e siècle. Cette organisation politico-militaire permet aux grandes puissances de l’Atlantique-Nord de réaliser des actions internationales sans en être empêchées par le veto soviétique du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Pour les Canadiens, il est important de garder une union entre les États-Unis, la France et l’Angleterre, ses principaux alliés sur lesquels repose l’Alliance atlantique. »
La naissance d’une tradition canadienne de maintien de la paix
En 1956, le secrétaire d’État aux Affaires extérieures Lester B. Pearson prend part au dénouement de la crise de Suez, en 1956. Avec la délégation canadienne à l’ONU, il soumet une résolution pour créer une force internationale d’urgence. Pour la première fois, les Casques bleus permettront d’instaurer un climat de négociation permettant de mettre fin aux hostilités.
Impliqués par la suite avec les Casques bleus dans de nombreuses missions internationales, les Canadiens aimeront se percevoir comme les champions de la paix.