Ils ont d'abord été une dizaine d'hommes à assurer la sécurité personnelle du führer. Les SS ont fini par regrouper des milliers d'hommes chargés d'exterminer les Juifs et les ennemis du régime nazi. « Ils ont commis les pires crimes contre l'humanité en appliquant une méthode froide », explique Stéphane Roussel, spécialiste de questions militaires et de géopolitique internationale.
Leur rôle de garde du corps d’Adolf Hitler n’a été que la bougie d’allumage. Au fil des mois, l’organisation SS (de l'allemand Schutzstaffel) a pris de l’ampleur et ses actions se sont transformées pour faire d’elle le bras armé du parti nazi et commettre l’horreur à répétition, notamment dans les camps de concentration. « Les chiffres exacts ne sont pas connus, dit Stéphane Roussel, mais nous savons qu’environ de 10 à 15 millions de personnes ont été tuées par les SS. »
Heinrich Himmler, l’homme de main
Maître absolu de la SS à partir de 1929, Heinrich Himmler était un homme très antipathique.
« Himmler était un fonctionnaire froid, très rationnel, qui a appliqué l’idéologie raciste de manière très systématique »
Les idées antisémites du parti nazi étaient siennes depuis sa jeunesse et, pour lui, l’extermination des Juifs était la solution toute naturelle aux problèmes de l’Allemagne. Il a travaillé toute sa vie en fonction de réaliser cette extermination que les nazis ont appelée la « solution finale ».
Des hommes ordinaires devenus tortionnaires
Non seulement la Schutzstaffel a dirigé les camps de concentration et les opérations les plus cruelles se déroulant à Auschwitz ou à Dachau, mais elle a aussi contrôlé de nombreuses structures parallèles à l’État, notamment le corps policier et une armée terrifiante, la Waffen-SS.
Des centaines de milliers d’hommes aux vies autrement banales et sans histoire ont accepté de devenir membres de la SS et de commettre l’irréparable. « Les effectifs des SS grossissaient sans arrêt, raconte Stéphane Roussel, et se ramifiaient en différentes factions. »
« La conjoncture hors norme de l’Allemagne nazie, à mesure que l’État devenait lui-même de plus en plus criminel, a pu causer une perte de repères généralisée », selon les explications de Stéphane Roussel. Des gens normaux ont cru qu’ils agissaient dans leur bon droit, même s’ils commettaient des atrocités.