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Les « bateaux blancs » ou la grande époque des croisières sur le Saint-Laurent

Un bateau à vapeur est accosté au port de Montréal.
Le Québec, un des « bateaux blancs » de la Canada Steamship Lines, accosté au port de MontréalPHOTO : BAnQ/Conrad Poirier
Publié le 10 juin 2023

Ils s'appelaient le Québec, le Richelieu, le St. Lawrence et le Tadoussac. Pour les voyageurs et les riverains qui les voyaient passer, ils étaient les « bateaux blancs », de véritables palais flottants reconnaissables à leurs cheminées noir, rouge et blanc. L'ethnologue spécialisé en histoire maritime Alain Franck nous rappelle l'âge d'or des croisières sur le fleuve Saint-Laurent.

Ces navires mesurent près de 107 m de long et peuvent accueillir plus de 550 passagers. Ils sont mis en service vers 1927. Le Richelieu, le premier, est acheté aux États-Unis. Par la suite, le St. Lawrence, le Québec et le Tadoussac sont construits au Québec. Ils naviguent sur le Saint-Laurent entre Montréal et le Saguenay.

« On les appelait « bateaux blancs » parce qu’ils étaient peints en blanc. C’était une peinture étincelante qui se démarquait beaucoup dans le paysage laurentien. »

— Une citation de  Alain Franck, ethnologue

Au début du 20e siècle, seul le bateau à voile peut circuler sur le fleuve Saint-Laurent. L’arrivée du bateau à vapeur et le dragage du fleuve facilitent la navigation entre Québec et Montréal, alors que le commerce est en expansion dès 1830.

Un grand nombre de petites compagnies mettent en service des navires pour relier les villages entre eux. Par la suite, les excursions de plaisance se multiplient. Des compagnies, plus importantes, de Montréal, de Sorel et de Québec se concurrencent entre elles tout au long du 19e siècle. Après une série de fusions, la Richelieu and Ontario Navigation Company émerge à la fin de ce siècle. En 1913, Canada Steamship Lines devient le seul opérateur de croisières sur le fleuve Saint-Laurent.

Le navire de croisière Canada Steamship Lines navigue sur le fleuve Saint-Laurent.

Un navire de croisière du Canada Steamship Lines sur le fleuve Saint-Laurent en 1945

BAnQ/L. Beaudet

La bourgeoisie canadienne anglophone et américaine emprunte ces croisières. « On essaie beaucoup de fuir les chaleurs étouffantes des villes pour se créer un nouveau style de vie. Ça va donner lieu à ce qu’on appelle aujourd’hui la villégiature », explique Alain Franck.

L’Hôtel Tadoussac accueille les villégiateurs. Il est reconstruit en 1941, car il ne répond plus à la forte demande. À Charlevoix, le Manoir Richelieu n’est construit qu’à la fin du 19e siècle. Auparavant, les croisiéristes séjournent dans de petites auberges et « chez l’habitant ».

En terminant, Alain Franck explique pourquoi cette industrie a disparu en 1965, après 150 ans d’activités, « au malheur de beaucoup d’usagers qui vont regretter amèrement cette belle époque du romantisme et de découverte du Saint-Laurent ».