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Robert Monckton, le nom qui divise le peuple acadien

L'officier britannique Robert Monckton est debout en costume militaire.
Un portrait de l'officier britannique Robert Monckton peint par Thomas Hudson.PHOTO : Print Collection, Miriam and Ira
Publié le 30 mai 2023

Depuis la création de l'université qui porte son nom, l'héritage de Robert Monckton suscite la controverse. Si pour certaines personnes le lieutenant-général de l'armée britannique a joué un rôle actif dans la déportation du peuple acadien, pour d'autres, il n'a fait qu'exécuter les ordres. L'historien Maurice Basque explique le rôle de Robert Monckton dans cet épisode de l'histoire acadienne.

Robert Monckton naît le 24 juin 1726 en Angleterre et entre très jeune dans l’armée. Il commence sa carrière en combattant les Français en Europe avant d’être envoyé en Amérique, en Nouvelle-Écosse, qui est déjà une colonie britannique.

En 1755, on lui confie une expédition militaire pour s’emparer du fort français Beauséjour, stratégiquement situé à la frontière de la Nouvelle-France et de la Nouvelle-Écosse. « Robert Monckton est le seul officier militaire britannique de cette année qui va avoir une victoire à son compte », raconte Maurice Basque.

Cette même année, des miliciens acadiens, forcés par les Français de combattre, sont déportés par Robert Monckton. Il a aussi sous ses ordres des mercenaires « qui vont commettre les actes les plus violents, les plus cruels » durant le Grand Dérangement.

« C’est la stratégie de la terre brûlée : brûler les villages, brûler les récoltes, les granges, les maisons. Tuer le bétail. On veut affamer les Acadiens pour les obliger à se rendre au fort. […] Et Monckton va utiliser cette tactique. »

— Une citation de  Maurice Basque, historien

Près de 10 000 Acadiennes et Acadiens sont déportés. Beaucoup meurent en cours de route, d'autres prennent les armes contre les Britanniques, beaucoup se réfugient dans la vallée du Saint-Laurent, et certains participent à la bataille des plaines d’Abraham et à celle de Sainte-Foy.

Robert Monckton acquiert ainsi une bonne réputation auprès de l’armée britannique. James Wolfe fait appel à lui pour la conquête de Québec, et il sera présent à la bataille des plaines d’Abraham. « Il est reconnu comme un héros. Il est à côté de Wolfe quand Wolfe meurt », rappelle Maurice Basque.

Il est promu au poste de gouverneur de la colonie de New York. Par la suite, il revient en Angleterre et occupe le siège qu’occupait son père à la Chambre des communes.

Maurice Basque conclut cette émission en analysant l’héritage controversé de Robert Monckton. Il explique pourquoi les fondateurs de l’Université de Moncton, le premier ministre Louis Robichaud et le père Clément Cormier, ont choisi ce nom, et pourquoi le « k » dans Monckton a disparu.